Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

44% des travailleuses victimes de discriminations!

Repas solidaire à Delémont.
© Pierre Noverraz

C’est lors d’un repas solidaire, organisé par Unia sous le viaduc de la Communance à Delémont, que les résultats de la consultation menée par le syndicat ont été rendus publics.

Unia Transjurane a dévoilé les résultats d'un sondage effectué auprès des travailleuses de la région lors de son repas solidaire du 14 juin à Delémont. De quoi susciter l'indignation

Le tissu économique jurassien est très majoritairement composé de petites unités. Parmi ses 1220 entreprises du secondaire, seules 6% sont soumises à l'obligation légale de contrôler l'égalité salariale entre hommes et femmes. Quid des 94% restantes? Que vivent les femmes dans ce désert statistique? Unia Transjurane a cherché des réponses à ces questions en effectuant un sondage auprès des travailleuses de la région. Les résultats de cette consultation ont été rendus publics le 14 juin lors d'un repas solidaire organisé par le syndicat dans la zone industrielle de Delémont à l'occasion de la grève des femmes. Et ils sont pour le moins révélateurs. Le niveau du harcèlement et des discriminations salariales ou de genre est inquiétant (voir encadré ci-dessous).

Ce sont «des agissements contre lesquels des milliers de femmes de ce pays luttent aujourd'hui», a souligné à la tribune, Martine Docourt, responsable du département politique d'Unia, citant de nombreuses luttes dans tout le pays. A ses côtés, Yves Defferrard, responsable du secteur de l'industrie au comité directeur d'Unia, a également dénoncé cette situation. «C'est tout simplement inacceptable et méprisant pour les femmes.» Ce sondage confirme l'existence «d'un gros décalage entre la réalité du terrain et ce que disent actuellement les autorités et les associations d'employeurs».

Autre constat accablant révélé par le sondage, seules 10% des travailleuses occupées dans des entreprises de plus de 100 salariés avaient reçu le résultat des analyses sur l'égalité que leurs employeurs sont légalement tenus d'effectuer jusqu'à la fin du mois. «Exigez de voir toutes les enquêtes de salaires et pas seulement un message des directions indiquant qu'il n'y a pas de discrimination», a lancé Yves Defferrard. Martine Docourt a également déploré que «la droite et le patronat aient tout essayé pour nous diviser. Ils ont osé l'insulte de prétendre que l'égalité était atteinte depuis longtemps.»

Les soignantes au front

Avec Unia Transjurane, un certain nombre de soignantes ont observé des grèves et des pauses de protestation, en particulier dans le parc immobilier médicalisé de la Jardinerie à Delémont, propriété du groupe Tertianum. «Nous déplorons la dégradation de nos conditions de travail. On nous demande d'en faire toujours plus avec de moins en moins de personnel et cela conduit à des épuisements et une instabilité des effectifs», explique une soignante. Avec les salariées et les salariés, Unia se bat pour négocier et conclure avec ce groupe une convention collective respectueuse et équilibrée.

Pour cette journée du 14 juin, les femmes jurassiennes se sont également mobilisées en nombre à Saignelégier. A Delémont, le cortège et les manifestations à la gare et au château ont réuni près de 2000 personnes. Un succès!

Des chiffres éloquents

Les résultats du sondage réalisé par Unia Transjurane:

  • 44% des employées interrogées ont été victimes ou témoins de différences salariales injustifiées par rapport à leurs collègues masculins;
  • 32% ont été victimes ou témoins de harcèlement sexuel sur leur place de travail;
  • 32% ont été affectées à un autre poste ou carrément licenciées au retour de leur congé maternité;
  • 44% ont été victimes ou témoins de discrimination de genre sur leur place de travail.
Pour aller plus loin

14 juin: atelier pancartes et tractage matinal à Delémont

Une femme réalise une pancarte pour la grève féministe

Dans la capitale jurassienne, le Collectif féministe organisait un atelier pancartes avant son cortège du 14 juin, en fin de journée. Plus tôt, Unia a fait du tractage devant les usines horlogères de la région.

14 juin: «Les patrons ne veulent pas discuter avec nous, c’est scandaleux!»

Unia Vaud a mené une action en faveur des assistantes en pharmacie, une branche à 95% féminine, qui se mobilise pour obtenir une convention collective de travail

Unia Vaud a mené une action en faveur des assistantes en pharmacie, une branche à 95% féminine, qui se mobilise pour obtenir une convention collective de travail

14 juin: à Genève, les femmes s’essaient à la self-défense

Au bout du lac, cette journée de mobilisation du 14 juin a démarré sur une note originale, avec un atelier de self-défense, organisé au syndicat.

Unia Genève a ouvert ce 14 juin par un atelier d’initiation à l’autodéfense. Erin, la professeure, a prodigué conseils et techniques en cas d’agression. Reportage

«La moitié des femmes touche moins de 4126 francs par mois»

Ce 14 juin sera placé sous le signe de la défense des rentes et des salaires des femmes. Entretien avec Aude Spang, secrétaire nationale à l’égalité pour Unia.