Construction: Les patrons genevois refusent une hausse générale des salaires
Attentes des syndicats genevois déçues dans la construction. Unia, le Sit et Syna ont exprimé leur indignation face au refus de la section cantonale de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) et du Groupement genevois d’entreprises du bâtiment et du génie civil de ne pas entrer en matière sur une augmentation générale des rémunérations. Et d’emboîter ainsi le pas à la SSE qui, fin octobre, a quitté la table des négociations salariales, campant sur sa position. Une attitude qualifiée d’«arrogante, de méprisante et d’irrespectueuse».
Dans un récent communiqué de presse, les organisations de travailleurs se sont dites stupéfaites du comportement de leurs partenaires locaux qui ont adopté la vision nationale, dénonçant dans ce cas-là aussi «une attitude honteuse face à la demande légitime des travailleurs» et insistant sur le contexte d’inflation. «Les travailleurs genevois ont subi de plein fouet l’augmentation du coût de la vie ainsi qu’une perte du pouvoir d’achat significative. Genève est une des villes suisses où les coûts sont les plus élevés, et fait partie des villes les plus chères du monde.» Unia, le Sit et Syna ont aussi évoqué la bonne santé du secteur du gros œuvre genevois qui, ces dernières années, «a pu jouir d’une très bonne situation avec des carnets de commandes remplis, ce qui a même conduit à une pénurie de main-d’œuvre». Une situation dont, affirment-ils, n’ont pas bénéficié les maçons. «La richesse produite s’est accumulée exclusivement dans les caisses du patronat.» Toujours selon leurs propos, les pronostics pour l’an prochain et même les années suivantes sont positifs. «Mais les astuces du patronat afin de multiplier les profits, comme la sous-traitance à large échelle, battent leur plein et ont pour seul but de faire des bénéfices sur le dos des travailleurs.»
Dans ce contexte, les syndicats demandent publiquement aux associations partenaires genevoises de revoir leur copie. Et d’octroyer à tous les travailleurs sans exception une hausse de 5% sur les salaires minimums et les effectifs. «Il existe une véritable urgence de revaloriser les salaires. Les marges bénéficiaires des entreprises le permettent largement.» Parallèlement, ils prient l’Etat, les communes, les régies publiques et semi-publiques de s’assurer que les sociétés du secteur octroient la hausse revendiquée. «En cas de refus, nous leur demandons de ne pas reconduire les contrats et les mandats publics de ces entreprises.» Unis, le Sit et Unia vont maintenant organiser une campagne sur les chantiers pour informer les travailleurs des dernières évolutions.