Canicule sur les chantiers: Unia Valais appelle les patrons à la raison

Pour prévenir les risques liés aux fortes chaleurs, les travailleurs de la construction et de l’artisanat actifs sur les chantiers valaisans devraient être équipés d’un bracelet-alarme. Un projet qui n’a pas encore été finalisé par les associations patronales concernées.
Dans le cadre des démarches envisagées visant à protéger la santé des travailleurs contre la canicule, Unia Valais dénonce l’attitude «irresponsable» d’associations patronales.
Coup de chaud d’Unia Valais, choqué par l’attitude de l’Association valaisanne des entrepreneurs (AVE) et du Bureau des métiers. Dans un communiqué de presse, le syndicat dénonce le fait que les deux associations patronales refusent de financer un bracelet destiné à prévenir les risques liés à la canicule et aux fortes chaleurs pesant sur les salariés de la construction et de l’artisanat. Ce dispositif, qui se porte comme une montre au poignet, mesure la température corporelle de son détenteur. Et émet une alarme lorsqu’une menace est détectée. Après avoir fait une pause et s’être hydraté, l’employé souffrant de la température voit l’alerte disparaître et peut reprendre son activité. «Or, tant l’AVE que le Bureau des métiers n’ont toujours pas passé commande de cet outil. Ils n’entendent pas payer ce système pourtant simple, efficace et bon marché. C’est totalement irresponsable», s’indigne Blaise Carron, secrétaire régional, rappelant que cette solution, en l’absence de mesures fédérales, a été retenue l’an passé, après une discussion entre tous les acteurs concernés réunis par le Canton. Et que le service de la protection des travailleurs et des relations de travail a proposé que l’ensemble des salariés des domaines concernés en disposent.
Argument fallacieux
«Ce serait normal que les entreprises le financent au même titre que les autres équipements de protection individuelle. C’est aux patrons d’assumer les risques. Prétendre le contraire est fallacieux.» Le syndicaliste précise que le bracelet en question coûte 42 francs l’unité et qu’il en faudrait quelque 1500 au total. Sensible néanmoins à l’argument des coûts, Unia a suggéré que le financement du dispositif soit partiellement pris en charge par les fonds paritaires. «Notre proposition est restée lettre morte.» Face aux enjeux de santé, le syndicat appelle l’AVE et le Bureau des métiers à revenir à la raison. Blaise Carron note encore l’avantage de l’introduction du bracelet-alarme pour les entreprises en raison de son caractère individuel, qui évitent aussi un arrêt de tout le personnel et, partant, une suspension du chantier.
Pas de réaction à ce stade
Contacté, Gaétan Reynard, président de l’AVE relève que son association et le Bureau des métiers se sont déjà exprimés sur la question dans une prise de position commune. Les deux structures soulignent dans cette dernière que «le sujet est encore en discussion entre les partenaires sociaux et l’Etat du Valais». «Nous n’avons pas l’habitude de commenter les discussions en cours. C’est pourquoi nous nous abstenons de toute réaction.» Les deux structures précisent encore sur le fonds «soutenir le projet dans la mesure où il a démontré que les risques liés à des températures extrêmes étaient individuels et que des solutions individuelles, et non des fermetures globales des chantiers en fonction des températures, devaient être préconisées».