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Favoriser un mieux-être au travail

Melina Amstutz dans ses bureaux
© Thierry Porchet

Melina Amstutz, de Debco-coaching, apprend aux membres d'Unia Transjurane à comprendre, exprimer et gérer leurs émotions et celles des autres. Pour elle, le savoir-être est tout aussi important que le savoir-faire.

Unia Transjurane propose à ses membres une formation sur l’intelligence émotionnelle au travail. Entretien avec la responsable des cours, Melina Amstutz, et témoignages de participants.

«Je suis confrontée à une surcharge de travail. Les objectifs à atteindre sont irréalisables et la pression à la performance constante.» «Je me fais vampiriser par mes collègues. Et mon chef ne me comprend pas.» «Même durant mon temps libre, je pense au boulot. C’est constamment dans ma tête. Je suis stressé…» Autant de situations professionnelles difficiles susceptibles d’être abordées dans la formation sur l’intelligence émotionnelle donnée par Melina Amstutz, de Debco-coaching, à la demande d’Unia Transjurane. «Ce qu’est l’intelligence émotionnelle? C’est la capacité à comprendre, à exprimer et à gérer ses émotions et celles des autres», répond la formatrice d’adultes et coach de 36 ans, tout en précisant la teneur des cours. «Ils se basent sur l’acquisition de compétences dites souples, soit le savoir-être, tout aussi utile et nécessaire que le savoir-faire.

Récurrence de surcharge de travail

Concrètement, les participants apprennent à autoréguler leurs ressentis, à fonctionner en équipe, à s’adapter aux aléas, à s’affirmer afin de pouvoir exprimer leurs besoins et défendre leurs droits, etc. Ils acquièrent des connaissances utiles dans les négociations, lors de désaccords. Ils s’instruisent sur la manière de poser des limites, de dire non avec respect. Et développent l’estime de soi, la confiance. Le cursus met aussi l’accent sur la résilience, l’empathie et l’entraide... «La démarche vise à garder une bonne santé mentale dans son job et à améliorer ses relations avec ses collègues et la hiérarchie.»

L’approche proposée se révèle théorique et pratique, interactive et ludique, intégrant des jeux de rôle. «Nous travaillons toujours sur des situations concrètes. Le profil des élèves? J’accueille une majorité de femmes provenant d’un large éventail de milieux: industrie, horlogerie, soins, commerce de détail...» Parmi les principaux problèmes rencontrés par les apprenants, Melina Amstutz mentionne la surcharge de travail, «un mal chronique, avec des sous-effectifs et des objectifs à atteindre élevés». Conséquence: le stress est très souvent évoqué provoquant différents états entre anxiété, irritabilité, frustration, etc. Les difficultés de travailler ensemble ou encore la notion de perte de sens dans certains secteurs font aussi partie des situations souvent appréhendées. «Les cours donnent aux participants des outils pour parvenir à maintenir la tête hors de l’eau; des compétences pour survivre. Il n’est pas forcément possible de se reconvertir professionnellement.»

Ravage des maux psychosociaux 

La formation s’étend sur trois mois et comprend 8 rencontres de 3 heures, organisées pour des groupes de 6 à 8 personnes. Elle s’enrichit d’une heure de coaching individuel. «Elle est ouverte à tous les membres d’Unia et se déroule le soir. Ces derniers ne paient qu’une participation de 100 francs, négociable au besoin. Ce cursus, lancé en 2023, complète celui que nous avions déjà, axé sur le bilan de compétences. C’est une brique supplémentaire», note Michele De Bonis, responsable RH, des finances et de la formation à Unia Transjurane, précisant que deux sessions ont déjà été mises sur pied. Et qu’une nouvelle débutera l’an prochain*. «Ce type de cours est généralement réservé aux cadres. Nous trouvions important de pouvoir aussi les proposer aux travailleuses et aux travailleurs. Les maux psychosociaux font des ravages, mais nombre d’entreprises se déresponsabilisent sur ces questions alors que les problèmes devraient être traités à la racine.» Les cycles déjà organisés ont rencontré un franc succès.

Dans l’esprit du syndicat

«J’ai appris à transformer les problèmes en solutions. L’ambiance dans l’atelier de production s’est considérablement améliorée. Nous continuons à mettre des choses en place ensemble», témoigne Sandrine (prénom d’emprunt), une ancienne élève travaillant dans l’industrie médicale. Même commentaire élogieux de Françoise (prénom d’emprunt), employée de commerce. La syndiquée juge l’initiative d’Unia «très bonne, dans le sens que le vivre ensemble et le vivre mieux s’appliquent aussi au travail». Elle souligne également la nécessité d’être plus unis «afin de répondre aux exigences de notre époque». Pour Vincent, technicien process, «la formation était très bien structurée, avec un bon équilibre entre théorie et pratique». L’homme, à l’image de plusieurs autres participants, mentionne en outre les talents pédagogiques de Melina Amstutz. Il précise encore qu’il a beaucoup apprécié le travail en groupe et le partage avec les autres apprenants. Un aspect particulièrement important pour Michele De Bonis, rappelant l’esprit collectif du syndicat et les bénéfices aussi communs qu’individuels d’une telle démarche, propre à donner du courage aux participants...

* Davantage d’informations sur la formation relative à l’intelligence émotionnelle auprès d’Unia Transjurane.

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