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La combativité du personnel de CEVA Logistics paie

Le 14 septembre dernier, à l’aube, les travailleuses de CEVA Logistics ont protesté devant l’entreprise pour exiger l’ouverture de négociations sur les salaires et les conditions de travail.
© Manu Friederich

Le 14 septembre dernier, à l’aube, les travailleuses de CEVA Logistics ont protesté devant l’entreprise pour exiger l’ouverture de négociations sur les salaires et les conditions de travail.

Après des mois de pression, dont un préavis de grève, la direction du centre logistique fait de premières concessions sur le plan salarial. Unia demande de véritables négociations

La pression exercée par les ouvrières du centre logistique de CEVA Logistics à Neuendorf, dans le canton de Soleure, porte ses fruits. L'entreprise a annoncé plusieurs améliorations: l'introduction d'un 13e mois de salaire, des augmentations générales pour les travailleuses (plus de 95% de la main-d’œuvre) et les quelques travailleurs, et une hausse progressive à cinq semaines de vacances (un jour de plus en 2024). De surcroît, la promesse a été faite d'embaucher davantage de personnel fixe, car actuellement plus de la moitié est temporaire (au travers de Kelly Services et d’Adecco) avec la garantie d’un minimum de 16 heures hebdomadaires seulement. C’est un premier pas, mais ces améliorations ne suffisent pas pour les travailleuses et Unia qui demandent à l'entreprise de s’asseoir à la table des négociations afin de trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail. «Des thèmes importants et de nombreuses revendications du personnel restent jusqu'à présent sans réponse», dénonce le syndicat. «Le stress, la gestion des absences maladie et la reconnaissance de la délégation des travailleuses sont quelques thèmes que nous souhaitons discuter, précise Roman Künzler, responsable logistique et transport d’Unia. Par ailleurs, le 13e salaire n’arrivera que dans douze mois, et les augmentations n’ont pas été signifiées clairement et se monteraient à quelque 2% ou 3%.»

Salaires indécents

Le syndicat rappelle, dans un communiqué, que la plupart des quelque 300 logisticiennes gagnent moins de 3500 francs par mois pour le traitement des retours de Zalando, sans 13e salaire, pour 42,5 heures par semaine, et des conditions harassantes.

Le printemps passé, les employées ont commencé à revendiquer des améliorations et pris contact avec Unia. Le 6 juin, le syndicat a demandé l’ouverture de pourparlers à la direction de CEVA Logistics. Le 14 juin, 166 ouvrières dans le cadre de la grève des femmes ont réitéré leurs exigences dans une lettre adressée à leur employeur. La réponse est venue de la direction européenne qui a refusé de discuter. Unia a dès lors insisté pour entamer des négociations. Sans résultat. Alors que la pression au travail était déjà extrêmement élevée, les objectifs de rendement (41 articles par heure) ont été encore augmentés de 5,1% en septembre, sans hausse de salaire.

Le 14 septembre, les travailleuses ont mené une action de protestation pour faire valoir leurs revendications. L’entreprise s’est opposée une nouvelle fois à toute négociation.

Début décembre, il a fallu la menace d’une grève pour que CEVA Logistics fasse finalement les premières concessions.

Une position d’autant plus indécente que c’est le troisième plus grand fournisseur de logistique contractuelle du monde, aux mains du groupe français CMA CGM. En 2022, son bénéfice net a augmenté de 39% par rapport à l’année précédente, grâce notamment à la pandémie et à la guerre en Ukraine, pour atteindre près de 25 milliards de dollars. Son propriétaire, la famille Saadé, figure parmi les plus riches de France, avec une fortune de 39 milliards d’euros.

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