L’avenir d’une ferme toujours en suspens
La Ferme de Bassenges continue de se battre pour sa survie, alors que l’EPFL veut récupérer ses bâtiments pour y accueillir des mathématiciens du Centre Bernoulli. Des fêtes de soutien, des rencontres avec la direction, une pétition contenant plus de 8000 signatures et, surtout, un dynamisme hors du commun du collectif paysan n’ont pas (encore?) réussi à infléchir la décision de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). «Malheureusement l’EPFL n’a fait preuve d’aucune ouverture pour discuter d’éventuelles solutions où les bâtiments de Bassenges ne seraient pas réaffectés, condamnant de fait un projet agricole diversifié, social et durable», écrit le collectif, dans une lettre d’informations fin novembre. Il se réjouit toutefois du soutien de plus en plus grand de la population, des étudiants et même de certains membres de la direction du Centre Bernoulli. Selon les informations du collectif de la ferme, ceux-ci auraient communiqué à l’EPFL leur volonté de rester dans leurs bâtiments actuels, moyennant certains aménagements. Par ailleurs, l’un des bureaux d’architecture en lice pour le concours de rénovation, dont les résultats sont attendus à mi-décembre, «vient d’annoncer l’arrêt de sa participation pour des raisons liées à la complexité du projet, à son budget et à une incompatibilité avec leurs valeurs», précise le collectif.
Autant de signes qui font que l’espoir est encore permis, malgré l’inflexibilité de l’EPFL. Dans son courrier du 30 octobre, la direction rappelle que le bail a été conclu pour six ans. «Nos contraintes en termes de ressources et d’espace nous obligent à nous réapproprier l’usage de ces bâtiments…» Elle écrit toutefois vouloir «faire de nos terres des lieux exemplaires d’agroécologie et de biodiversité». Elle ne dit cependant pas comment, sans fermier à proximité, ni locaux de stockage du foin ou de distribution des légumes en vrac et des paniers, ni laboratoire de transformation, ni fromagerie, ni bergerie…
De surcroît, au moment de la signature du bail, son renouvellement tacite ne faisait aucun doute. Surtout que, dans le monde agricole, les contrats sont généralement d’au moins neuf ans.