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«Le Conseil fédéral doit agir»

Manifestation à Berne.
© Olivier Vogelsang

En octobre dernier, des centaines de personnes manifestaient à Berne pour que la Suisse accueille les réfugiés sinistrés du camp de Moria en Grèce.

Amnesty International et l’Alliance «Evacuer maintenant» ont lancé un nouvel appel en faveur de l’accueil de réfugiés végétant dans des camps sur les îles grecques. Plusieurs villes, communes et paroisses ont offert leur soutien

Nouvelle requête au Conseil fédéral en faveur de l’accueil de réfugiés vivant dans des camps sur des îles de la mer Egée dans des conditions désastreuses. Amnesty International et l’Alliance «Evacuer maintenant» – qui regroupe 132 organisations – ont enjoint, à la fin du mois de mars dernier, le gouvernement à agir. Et à dialoguer avec les dizaines de villes, de communes et de paroisses solidaires qui ont réitéré leur disponibilité à recevoir des exilés, prêtes à développer des programmes humanitaires dans ce but. Le geste politique attendu est estimé impératif, compte tenu de la situation prévalant dans les camps, en particulier celui de Moria, sur l’île de Lesbos. «En septembre 2020, une série d’incendies a ravagé le centre d’accueil et d’identification de Moria, laissant 12000 personnes sans abri. Les autorités ont mis en place un site d’urgence. Actuellement, environ 6900 personnes y vivent pour une capacité estimée de 3500 places. En outre, le nouveau camp est installé sur un ancien terrain de tir militaire. Comme le Gouvernement grec l’a concédé, le sol est contaminé par le plomb, à certains endroits il dépasse massivement la limite légale et pourrait présenter des risques sanitaires considérables pour les personnes qui y vivent», a souligné Pablo Cruchon, responsable de la campagne migrations à Amnesty International Suisse.

Largement insuffisant

Berne a réagi au drame qui s’est produit à Moria, envoyant du matériel humanitaire – dont des tentes – et médical pour prévenir la propagation du Covid-19 et traiter les patients atteints par le virus. La Confédération a en outre accueilli 97 mineurs non accompagnés. Une démarche saluée par l’ONG, qui l’estime néanmoins largement insuffisante. «Le Conseil fédéral avait décidé d’admettre en Suisse un contingent de 1600 réfugiés particulièrement vulnérables pour 2020-2021, dans le cadre de son programme de réinstallation. Or, à ce jour, seules 330 personnes ont été reçues dans ce contexte», a observé en substance le collaborateur d’Amnesty International, tout en précisant que seules 11041 demandes d’asile ont été déposées l’an dernier dans notre pays, soit 3228 de moins qu’en 2019 (-22,6%). «Il s’agit du chiffre le plus bas enregistré depuis 2007.» Au regard de ces statistiques et compte tenu de la volonté réitérée des principales villes helvétiques, des communes et des paroisses de manifester leur solidarité, l’ONG demande aux autorités de soutenir l’évacuation complète du camp de Moria au niveau européen et d’accueillir sans délai un contingent important de réfugiés en transit sur les îles grecques. Elle attend aussi que la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter entre en matière sur les propositions des municipalités soucieuses d’agir. Rappelons encore que l’Alliance «Evacuer maintenant» avait l’an passé récolté 50458 signatures en faveur d’un accueil élargi des exilés sur notre sol et avait interpellé la cheffe du Département fédéral de justice et police dans ce sens. Sur son site internet, la coalition a déploré une réponse «vague, indifférente et incomplète». «Les offres de logement, l’accueil dans les villes et le paiement des billets d’avion ont été complètement ignorés. Les expressions de la société civile, des organisations et des villes semblent ne pas intéresser le Conseil fédéral.»

Aide essentiellement sur place

Quelques jours après la demande d’Amnesty International, a été publié le rapport 2020 sur les activités de politique migratoire extérieure de la Suisse. Se référant à ce document, les autorités ont précisé que la pandémie et les mesures de lutte pour combattre la propagation du virus «ont entravé tant la coopération bilatérale en matière de migration que la mise en œuvre du programme suisse de réinstallation». Elles ont noté que «la vulnérabilité des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées a augmenté dans de nombreuses régions». «Dans ce contexte, la Suisse s’est employée à endiguer la pandémie et ses répercussions dans d’importants pays d’origine, de transit et de premier accueil. En outre, elle a renforcé son engagement en Grèce...»

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