Les collaborateurs et les collaboratrices Coop reçoivent la compensation complète du renchérissement et des salaires minimums plus élevés. Une victoire pour les syndicats
Les négociations salariales pour 2024 entre les partenaires sociaux ont été conclues avec succès. Une fois n’est pas coutume, le pouvoir d’achat est sauf pour une grande partie des collaboratrices et des collaborateurs de Coop. Les employés profitent d’une compensation complète du renchérissement, notamment dans le segment des bas salaires, ce qui permet de soulager les budgets des ménages. Les personnes bénéficiant d’une rémunération allant jusqu’à 4800 francs reçoivent ainsi une augmentation générale mensuelle de 140 francs. Soit environ 3%. «La perte subie l’an dernier est rattrapée. La masse salariale augmente globalement de 2,2%. Par ailleurs, Coop rehausse ses salaires minimums de manière significative», se réjouissent Unia, la Société suisse des employés de commerce, Syna et l'Association des employés de Coop dans un communiqué commun. Pour ces derniers, «le résultat de cette négociation salariale constitue un jalon important pour les partenaires sociaux, afin de relever pas à pas les revenus du segment des bas salaires dans le secteur de la vente».
Les employés gagnant davantage recevront environ 1,5% d’augmentations individuelles. Dès le 1er août 2024, une hausse de 100 francs sera accordée aux apprentis évoluant dans une trentaine de métiers au sein de Coop. Ceux-ci touchent donc 1000 francs en première année, puis sont augmentés de 200 francs chaque année durant leur formation.
Une augmentation méritée
Anne Rubin et Leena Schmitter, négociatrices d’Unia, se félicitent que leur travail de longue haleine porte ses fruits: «Le résultat des négociations est significativement meilleur qu’au cours des dernières années. La majorité des employés bénéficie d’une augmentation salariale générale, notamment les personnes travaillant depuis longtemps et n’ayant rien reçu lors des dernières négociations. Celles-ci l’ont aussi méritée par leur dur labeur.» Anne Rubin précise: «L’année passée, nous avions obtenu 2% seulement pour les salaires, c’était moins que le renchérissement. Et seulement pour celles et ceux qui gagnaient jusqu’à 4500 francs par mois.» La responsable syndicale précise encore que «les bons d’achats ne figurent pas dans l’accord salarial»: «Nous voulons des hausses de salaires qui soient durables. Nous nous battons pour des augmentations générales, car tout le monde subit la densification du travail et contribue aux bons résultats du groupe. Notre priorité va aux bas et aux moyens salaires qui ont le plus de difficulté à joindre les deux bouts. Nous souhaitons que cette branche majoritairement féminine soit revalorisée.»
Anne Rubin se réjouit du renforcement du processus démocratique dans les instances Coop. «Un groupe d’accompagnement aux négociations salariales, élu par la conférence professionnelle de Coop, est consulté entre chaque ronde depuis 2022. Et cette année, nous avons organisé des assemblées dans les régions avant la troisième négociation qui s’est avérée être la dernière.» Les partenaires sociaux souhaitent tirer profit de ce résultat positif pour mener à bien les pourparlers relatifs à la CCT qui auront lieu dans les années à venir.