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«Migros doit donner des garanties sur les conditions de travail»

Enseigne Migros
© Neil Labrador / Archives

Unia demande à Migros de garantir au moins les mêmes salaires et conditions de travail que celles actuelles et de compenser les pertes éventuelles pour le personnel repris par le groupe Dosenbach-Ochsner.

A la suite de la reprise d’une partie des filiales de SportX de Migros, Unia exprime de nouvelles inquiétudes quant aux conditions de travail du personnel concerné

Quels seront les impacts pour le personnel de 27 filiales de SportX rachetées par le groupe Dosenbach-Ochsner. Dans un communiqué de presse du 10 juillet, Migros a en effet annoncé le changement de propriétaire d’une partie de ses magasins spécialisés dans ce marché ainsi que la reprise de l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs. Le géant orange n’a toutefois pas précisé à quelles conditions. «Nous sommes inquiets pour ces personnes qui, déjà, touchent des salaires bas. Toute nouvelle détérioration grèverait de manière inacceptable leur budget», note Anne Rubin, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, chiffrant à quelque 4200 francs les rémunérations plancher inscrites dans la Convention collective de travail de l’enseigne. Dans ce contexte, Unia demande à l’entreprise de garantir au moins les mêmes salaires et conditions de travail que celles actuelles et de compenser les pertes éventuelles. La syndicaliste est d’autant plus soucieuse que Migros considère qu’une réduction de salaire de 10% est acceptable. «C’est pourtant déjà une coupe sévère pour des bas revenus.» Un refus de poste en raison d’une telle réduction, ajoute la responsable d’Unia, entraînerait l’exclusion des droits de l’employé aux prestations du plan social. L’enseigne a aussi fixé des temps de trajets jugés admissibles lors de l’attribution d’une nouvelle place de travail.  «Pour Migros, 2 heures de trajet par jour sont tolérables. Les personnes qui refusent se verront elles aussi exclues du plan social.» 

D’autres sources d’incertitude...

Le sort du personnel des 22 autres SportX restants constitue encore un autre motif d’inquiétude. «Rien n’a été clarifié à ce stade. Les employés sont dans l’incertitude.» Un flou d’autant plus pesant que l’entreprise a déjà en revanche annoncé des licenciements au sein de Fachmarkt AG, qui chapeaute les formats de magasins spécialisés de Migros. «On ne pourra malheureusement pas éviter la suppression de postes de collaboratrices et collaborateurs qui travaillent directement pour SportX», précise Migros dans sa communication. De quoi poser d’autres questions quant à l’avenir des personnes occupant les 95 postes qui passeront à la trappe dans ce secteur d’ici à la fin d’avril 2025.

Liberté syndicale bafouée

Dans sa réaction aux annonces de Migros, Unia dénonce une fois de plus son refus d’entamer un partenariat social avec le syndicat. Et formule les exigences des personnes membres d’Unia travaillant pour l’entreprise. Des revendications qui portent sur le renoncement aux licenciements ou, à défaut, la proposition de places de travail acceptables au sein du groupe; une véritable participation du personnel et enfin le droit des employés de s’organiser avec les syndicats de leur choix, conformément à la liberté d’association. «Les employés ne peuvent pas actuellement parler aux syndicats, s’offusque Anne Rubin. C’est parfaitement contraire aux droits fondamentaux en la matière, garantis par la Constitution et les conventions de l’OIT.»

Quoiqu’il en soit, la collaboratrice d’Unia souligne encore le fait que le personnel de Migros subit aujourd’hui «les erreurs stratégiques du passé commises par les grands chefs de Migros». «C’est inadmissible. Ce sont les employés qui font les frais d’une politique d’expansion qui s’est avérée très coûteuse et qui se solde désormais par l’abandon de nombre d’enseignes...»

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