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Pétition pour de meilleures conditions de travail

Cinquante-cinq heures de travail par semaine, c’est trop! La Plateforme pour une agriculture socialement durable et l’association «Widerstand am Tellerrand / Résistance au plat du jour» ont lancé le 1er mai une pétition «pour de meilleures conditions de travail pour les employés agricoles». Les deux organisations réclament l’introduction de la semaine de 45 heures en moyenne annuelle dans le secteur agricole et la limitation des heures supplémentaires. Elles demandent aussi un salaire minimal de 4000 francs brut par mois. Soutenue par des associations, des partis et des syndicats, comme Unia, la pétition est adressée aux autorités de Berne et de Zurich. Pourquoi se limiter à ces deux cantons? «Avec 55 heures par semaine, Berne et Zurich occupent la tête du peloton des grands cantons en matière d’horaires. Mais Berne et Zurich accueillent aussi nombre de collectifs de production et de jeunes qui veulent une autre agriculture et sur lesquels nous comptons nous appuyer pour sensibiliser la population aux conditions de travail dans l’agriculture et faire pression sur ces deux cantons», répond Philippe Sauvin de la Plateforme pour une agriculture socialement durable. Pour le militant, l’amélioration des conditions de travail à Berne et à Zurich pourrait agir comme un signal à l’intention des autres régions.

Les conditions de travail et d’engagement dans le secteur de l’agriculture sont en effet réglementées par des contrats-types de travail (CTT) cantonaux. En Suisse romande, les salaires mensuels minimaux sont compris entre 3140 francs par mois dans le Jura bernois et 3482 francs dans le canton de Vaud. Les récents salaires minimaux cantonaux de Neuchâtel, Jura et Genève ne s’appliquent pas dans l’agriculture. Les différences entre les cantons se situent surtout sur la durée maximale du travail. Si la plupart autorisent des semaines de 50 heures et plus, Genève se distingue avec un maximum fixé à 45 heures et, à l’autre bout, Glaris avec 66 heures. La Loi sur le travail ne s’applique pas dans cette branche, ce qui prive les quelque 30000 employés agricoles, auxquels s’ajoutent selon des estimations 8000 travailleurs non déclarés, d’une protection légale importante.

La pétition peut être téléchargée sur: agrisodu.ch

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