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Plan social M-Budget pour les licenciés de Migros

Soutenus par la présidente d’Unia, Vania Alleva, les grévistes de Micarna avait manifesté le 5 mars à Lausanne devant le centre commercial Métropole, qui abrite une Migros.
© Thierry Porchet

Soutenus par la présidente d’Unia, Vania Alleva, les grévistes de Micarna avaient manifesté le 5 mars à Lausanne devant le centre commercial Métropole, qui abrite une Migros.

Après les annonces de suppression d’emplois dans les marchés spécialisés et l’industrie, la centrale Migros est à son tour touchée par la réorganisation du groupe. Unia critique le manque de possibilités de reclassement offertes

Migros a confirmé le 21 mai la suppression de 150 postes à sa centrale de Zurich. La grande restructuration lancée par le géant orange franchit un pas supplémentaire.

En février, la direction du groupe avait annoncé une réorganisation de ses marchés spécialisés et de son industrie, en projetant de se séparer de filiales et de quelque 1500 collaborateurs. La fermeture du site d’Ecublens (VD) de Micarna, spécialisé dans la transformation de viande fraîche, menaçait 84 emplois. Rappelons que, soutenu par Unia, le personnel s’était mis en grève. Le conflit est aujourd’hui traité par l’Office de conciliation du canton de Vaud.

«Il s’agit des premiers licenciements secs; 150 personnes perdent leur emploi pour une centaine seulement qui se voient proposer un autre poste. La direction prétendait vouloir éviter les renvois et privilégier les placements à l’interne, on voit pourtant que la tendance est plus accentuée dans les licenciements», commente Anne Rubin, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia.

«Les employés des marchés spécialisés ne savent toujours pas vraiment ce qui va leur arriver, malgré les entretiens et les séances d’information qui ont déjà eu lieu. La communication est très opaque, ce qui entretient les incertitudes et les angoisses. Nous ne savons pas, par exemple, comment va être intégré Melectronics dans les supermarchés et comment cela va se traduire sur l’emploi. Nous attendons des annonces d’ici à fin juin pour les marchés spécialisés et il faut encore craindre d’autres vagues de licenciements avec la nouvelle structure Supermarché SA», déplore la responsable syndicale.

Le 15 mai, Migros a signalé avoir élaboré un nouveau plan social «dans la perspective des ventes et des changements» et assumer ainsi «sa responsabilité sociale en tant que premier employeur privé de Suisse». «Durant les entretiens, il n’a pas été fait mention d’un plan social, les salariés en ont pris connaissance par les médias. Ce qui pose des questions sur la représentativité et les liens avec le personnel des organisations qui ont signé le plan.» Il s’agit de la commission nationale du groupe, de l’Association suisse du personnel de la boucherie et de la Société suisse des employés de commerce. Le plan social prévoit bien une possibilité de reclassement interne, mais seulement pour les collaborateurs de longue date et de plus de 50 ans. «Ce que nous critiquons fortement, c’est que si l’on refuse un poste de substitution jugé acceptable par Migros, on perd son droit au plan social. Or, pour Migros, un emploi acceptable peut se situer à une heure de trajet de son domicile, ce qui peut avoir des conséquences sur la vie privée et la vie familiale, comme la garde des enfants.»

Unia enjoint donc à la direction du groupe Migros de renoncer aux licenciements, de soutenir les employés dans la recherche d’un nouvel emploi, aussi bien que d’ouvrir un vrai dialogue social. Pourtant syndicat du commerce de détail numéro, Unia n’est, en effet, toujours pas reconnu comme un partenaire social par la direction du groupe.

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