La Fédération européenne des retraités, dont Unia est membre, revendique dans un manifeste le droit de vivre dans la dignité pour les seniors
Le 1er octobre, Unia, avec les militants du groupe d’intérêt retraités, sera présent dans la rue dans plusieurs villes de Suisse, notamment à Neuchâtel, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées. Le syndicat va profiter de cette journée d’actions, qui permet de sensibiliser le public aux conditions de vie de nos aînés, pour faire connaître le manifeste que la Fédération européenne des retraités et des personnes âgées (Ferpa) a élaboré durant la pandémie.
Fondée en 1993, la Ferpa s’est développée au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES) et elle représente les retraités et les travailleurs âgés auprès des institutions européennes. Unia, qui est le seul syndicat suisse à en être membre, y est représenté par deux délégués, Dario Mordasini et Paola Ferro.
Celle-ci explique: «La Ferpa est membre de la CES, avec laquelle elle coordonne sa politique pour défendre au niveau européen les intérêts des personnes âgées. Nous pouvons y faire entendre notre voix. Les syndicats représentent les intérêts des travailleurs, mais il est important aussi de faire connaître les besoins spécifiques des retraités, qui sont de plus en plus nombreux. La Suisse ne fait certes pas partie de l’UE, mais l’union fait la force et nous pouvons, à travers ce canal d’informations et d’échanges, mieux comprendre la situation dans les autres pays. Par exemple, lorsque nous avons rédigé le manifeste, certains ont évoqué la précarité énergétique. Alors que ce n’était pas encore un thème chez nous, nous avons pu faire le point sur les logements mal isolés ou les rentes qui ne sont pas assez élevées pour s’acquitter des factures énergétiques.»
Le manifeste de la Ferpa revendique, comme l’annonce son titre, Le droit de vivre dans la dignité pour les retraités et les personnes âgées. Il cible quatre droits prioritaires dont le non-respect est source de précarité: le droit à des pensions décentes, notamment pour les femmes qui ont une espérance de vie plus longue que celle des hommes et qui se retrouvent souvent seules à la fin de leur existence, devant subvenir à leurs besoins avec un seul revenu, dont le montant a été amputé par une vie de travail fragmentée; le droit à des soins de santé et de longue durée de qualité, financièrement et géographiquement accessibles; le droit à un logement sain et décent, ainsi qu’à des services publics et de proximité; le droit à l’inclusion sociale pour garantir dans un esprit intergénérationnel la pleine participation à toutes les activités sociales, politiques ou culturelles. «Nous sommes fiers d’avoir contribué à la rédaction du manifeste. Nous avons proposé et obtenu que le travail non rémunéré des femmes soit pris en compte dans le calcul des rentes afin de supprimer les inégalités de pensions», confie Paola Ferro.
Une autre question lui tient à cœur, celle de l’inclusion sociale: «Ce n’est pas parce qu’on se retire du marché du travail que l’on n’a plus rien à voir avec personne. Les retraités ont, au contraire, beaucoup à donner, non seulement par leur expérience, mais aussi par leur contribution à la vie sociale. Je pense notamment aux grands-parents qui gardent leurs petits-enfants ou aux femmes qui soignent leur mari. Ces personnes ont besoin d’être reconnues et de bénéficier de rentes permettant de vivre dignement.»
Manifeste de la Ferpa à consulter sur: ferpa.org