Rétropédalage de Migros salué
Unia salue le revirement opéré par Migros qui, finalement, va continuer à compenser le chômage partiel de ses employés
«C’est ce que nous demandions. Nous saluons cette solidarité envers les personnes aux bas salaires.» Membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, Anne Rubin ne cache pas sa satisfaction à la suite du revirement opéré par Migros. Dans un communiqué de presse du 17 janvier dernier, le syndicat avait vivement critiqué la décision du géant alimentaire. Le plus grand employeur privé de Suisse avait en effet annoncé renoncer à compléter les revenus de ses collaborateurs soumis à la réduction d’horaire de travail (RHT), soit les 20% manquants. «Irresponsable et indécent», avait alors écrit Unia, soulignant la bonne santé du groupe dont s’était aussi félicité son patron, Fabrice Zumbrunnen. Le syndicat avait en outre noté au passage que les augmentations de rémunérations consenties cette année par Migros étaient «nettement inférieures» par rapport à celles de la concurrence et, de surcroît, accordées à titre individuel. «En comparaison, a précisé Anne Rubin, Coop a accepté de rehausser les salaires de 40 francs par mois à l’ensemble de ses employés gagnant 4700 francs et moins, soit la majorité du personnel.» L’augmentation générale de la masse salariale de 1% de Coop a profité à tous ses collaborateurs alors que, chez Migros, ce pourcentage s’est limité à 0,5% et que nombre de ses salariés n’en ont pas bénéficié. Remarquons encore que Coop comble aussi les pertes de salaires induites par les RHT pour ses travailleurs. «Pour les bas salaires, chaque franc compte. Migros doit immédiatement revenir en arrière et continuer à compenser les salaires de son personnel à 100%», avait insisté Unia. Deux jours plus tard, le distributeur a informé les médias de la hausse de son chiffre d’affaires consolidé pour l’exercice 2020 de 4%. Dans la foulée, il a précisé qu’il verserait toujours à ses collaborateurs du commerce de détail l’intégralité de leur salaire régulier pendant la période de fermeture, comme il l’a fait l’an dernier.
«Nous saluons ce rétropédalage d’autant plus normal que le groupe s’en est bien sorti, bien que l’année ait été difficile en raison des effets de la pandémie.» Anne Rubin souligne encore l’importance de cette compensation pour maintenir le pouvoir d’achat.