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Toujours pas de CCT dans le commerce de détail genevois

Après plusieurs mois de discussions, les associations patronales ont claqué la porte des négociations. Une attitude regrettable, soulignent les syndicats

Espoir avorté dans le commerce de détail genevois. Après des votations victorieuses sur la Loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM), des discussions entre les partenaires sociaux de la branche ont pu être entamées au printemps 2022. L’objectif d’Unia et du Sit était de conclure une nouvelle Convention collective de travail (CCT) étendue dans le secteur, seule condition pour que les représentants patronaux, Genève Commerces et la Node, puissent ouvrir quatre dimanches par an.

Dans un communiqué de presse commun, les syndicats indiquent que les patrons ont d’abord restreint les discussions aux éléments salariaux, refusant d’entrer en matière sur des points tels que la planification du travail dans ce secteur aux horaires difficiles et étendus. «Nous avions juste dessiné les contours d’un éventuel accord, sans entrer dans le contenu», ajoute Gahla Doerig, secrétaire syndicale d’Unia.

Décision dommageable

Tout de même déterminés à obtenir un accord qui améliorerait les conditions de travail des vendeuses et des vendeurs, Unia et le Sit ont été stoppés dans leur élan le 5 décembre, quand les associations patronales ont décidé unilatéralement de quitter la table des négociations. «Ils ont expliqué que le quorum de représentation des employeurs nécessaire à l’extension facilitée, à savoir au moins 50% des employés du secteur, était à leur avis inatteignable après un petit sondage fait à l’interne, rapporte la syndicaliste. Ils ont estimé que poursuivre les discussions à ce stade serait une perte de temps. C’est évidemment dommage et nous sommes déçus.»

Sauver les meubles

En l’absence de CCT, c’est le contrat-type de travail (CTT) qui devrait prendre le relai. La version 2023 prévoit de récompenser la formation et l’expérience par un salaire minimum un peu plus élevé que le salaire minimum cantonal. Un élément contre lequel les patrons risquent de recourir, craignent les syndicats. «Les conditions de travail continuent à être extrêmement dures, en particulier durant cette période de Fêtes, rappellent Unia et le Sit. Les vendeuses devront travailler les nocturnes et encore jusqu’à 17h le 24 décembre. Ajoutez à cela qu’aussi bien Noël que Nouvel An tombent sur un dimanche, les fêtes ne seront pas joyeuses pour les employés du secteur! Les patrons leur feront-ils au moins le cadeau de ne pas s’opposer à la reconnaissance de leur expérience et de leur formation?»

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