Un carnaval contestataire et populaire contre le fascisme

Les manifestants ont tapé sur une pignata géante à l'effigie de Donald Trump.
Samedi 22 mars, c’est un cortège joyeux, coloré et musical qui a déferlé dans les rues de Lausanne. Quelque 6000 personnes ont répondu présent à l’invitation lancée par plusieurs collectifs. Soit «créer un rituel pour fédérer, politiser, reprendre l’espace public et faire masse contre le fascisme». Dans une ambiance extrêmement positive, comme un pied de nez à la morosité et au climat anxiogène actuel, ce premier carnaval antifasciste, populaire et déterminé aura été à la hauteur de son message: «Les fascistes ne sont pas plus nombreux que nous. Ils prennent juste beaucoup trop de place, sont beaucoup trop friqués et parlent beaucoup trop fort. Ils parlent parfois tellement fort qu’on n’arrive plus à penser, et prennent tellement de place qu’on n’arrive plus à lever le poing. Ne leur laissons plus aucun espace. Ne leur laissons pas fabriquer l’opinion. Rendons leurs idées ridicules, rions de leur bêtise. Chantons pour recouvrir leurs voix et leurs pensées. Roulons-leur dessus avec nos chars, inondons la ville par notre présence diverse et dérangeante.»
Le défilé costumé a ainsi sillonné le centre-ville avec un parcours inédit et plusieurs surprises dont la destruction d’une piñata géante à l’effigie de Trump, le remplacement de gazon par des plantons de légumes, des fumigènes autour de la statue de Guillaume Tell et quelques jets de peinture sur les locaux de Credit Suisse… A l’arrivée sur la place des Pionnières (ancienne place Centrale), une pièce de théâtre satirique a été jouée et un grand brasier allumé autour duquel on a dansé. Une deuxième édition serait déjà dans l’air. Comme le soulignait une inscription pleine d’espoir sur un char: «C’est un nouveau monde qui commence.»