Une décision de renvoi après 22 ans en Suisse
«Nous sommes choqués de la prise de position de la Suisse, contraire aux standards du respect des droits humains.» Cette réaction est celle du comité de soutien à Flor Calfunao Paillalef, représentante à l’ONU du peuple amérindien Mapuche. Après 22 ans en Suisse, cette combattante pour les des droits humains est sommée de quitter le territoire. A la suite de cette décision tombée en juillet, un comité réunissant plusieurs personnalités – dont la conseillère nationale Lisa Mazzone ou encore Jean Ziegler, membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU – a vu le jour pour défendre la militante. Son Appel de soutien relève qu’au Chili, «tout Mapuche qui défend ses droits risque une inculpation en vertu de la loi anti-terroriste, loi qui ne s’applique qu’au territoire mapuche». Reste que le Tribunal administratif fédéral a confirmé une décision du Secrétariat d’Etat aux migrations considérant que Flor Calfunao Paillalef peut être renvoyée au Chili «notamment car les actes de répression étatique disproportionnés reconnus à l’encontre des militants Mapuche n’auraient lieu qu’en Araucanie, et qu’il lui suffirait par conséquent de s’installer dans une autre partie du territoire chilien», explique le comité. «Or, nous estimons que cela revient à exiger de Flor qu’elle renonce à sa liberté d’expression et de circulation, ce qui est une atteinte aux droits humains, en la contraignant à un isolement involontaire loin de sa communauté, ce qui rendrait difficile toute activité militante.» Et de rappeler sa parfaite intégration à Genève, elle qui a reçu il y a dix ans le prix de la Ville «Femme exilée, femme engagée».
Toute personne souhaitant soutenir Flor Calfunao Paillalef peut envoyer un message à l’adresse: soutenonsflorcalfunao [at] gmail.com (soutenonsflorcalfunao[at]gmail[dot]com)
Son portrait dans L’ES du 27 juin 2018: www.evenement.ch/articles/militante-de-naissance