Témoignages
Sébastien, ferblantier, 5 ans dans l’entreprise
«Nous avons appris que nous allions être licenciés par des entreprises concurrentes sur les chantiers, qui nous racontaient que Geneux Dancet cherchait à revendre ses machines. Personne ne s’y attendait. J’ai été dévasté. C’est la manière de faire qui a été violente. Au début, j’ai refusé de signer ma lettre de licenciement, et on m’a dit que si je ne la signais pas, il y aurait des conséquences, notamment qu’on ne me ferait pas de lettre de recommandation et qu’on ferait tout pour que je ne retrouve pas d’emploi. J’ai fini par céder.
Pour le reste, c’est une entreprise qui est implantée à Genève depuis longtemps, qui a des soumissions. Elle n’a même pas besoin de prospecter pour obtenir les chantiers, ça lui tombe tout cuit dans la bouche. C’est donc difficile de croire qu’elle soit en difficulté.»
Louis*, 24 ans d’ancienneté
«Nous voulons savoir à quelle sauce nous allons être mangés et quelles sont les vraies motivations de ces licenciements. Si c’est économique, on peut l’entendre, mais sinon, c’est différent. Et puis, retrouver du travail passé un certain âge devient plus compliqué. Cela me fait peur pour l’avenir.»
Marcel*, de longue date dans l’entreprise
«Nous sommes les premiers à être licenciés mais sans doute pas les derniers. La direction a clairement annoncé qu’elle voulait liquider notre entité, Geneux Dancet SAV, pour maintenir Geneux Dancet SA à flot. On nous demande donc de nous sacrifier pour sauver le reste de l’entreprise. Pourtant, le travail est là: nous savons que 3 millions de francs de travaux ont été signés pour 2022: qui va faire ce travail? Quant à nous, nous allons perdre vingt ans de carrière et devoir repartir de zéro.»
* Prénoms d’emprunt.