Unia obtient le paiement pour des salariés lésés
A Genève, l’entreprise de menuiserie Phoenix Renova Sàrl a fini par verser les salaires impayés de trois employés à la suite de l’intervention du syndicat. Une belle victoire
Fin mai, Unia apprend que trois travailleurs de l’entreprise genevoise Phoenix Renova Sàrl n’ont pas reçu leurs deux derniers salaires alors que cette entreprise continuait de fournir des prestations sur des chantiers importants à Genève et sur La Côte. «Deux employés ont suspendu leur activité tandis qu’un travailleur avait été licencié dans l’irrespect de la Convention collective du second œuvre romand (CCT SOR)», informe José Sebastiao, secrétaire syndical. La direction de la société, active depuis 2020, avait prétexté un problème de conjoncture économique, alors même que de nouveaux employés sont apparus dans l’entreprise… «Unia ne peut pas tolérer ce genre de comportement qui met à mal la stabilité des familles des salariés, rapporte le syndicaliste. C’est pourquoi nous nous sommes rendus le 30 mai devant les locaux de l’entreprise pour réclamer l’argent.»
Après plusieurs heures d’échanges lors desquels la direction admet avoir «omis» de verser les salaires de certains employés, l’entreprise a, selon Unia, reconnu sa responsabilité dans le non-respect des normes contractuelles et s’est engagée à payer les travailleurs le plus vite possible. «Phoenix Renova Sàrl a respecté notre ultimatum et a versé les sommes dues la semaine d’après», se réjouit José Sebastiao. Par ailleurs, les ouvriers n’ont pas souhaité poursuivre leur activité avec cette entreprise et ont demandé à être libérés de leur obligation de travailler afin de trouver un nouvel emploi. Ce qu’ils ont obtenu.
Une «petite mais belle victoire» pour le syndicat, qui veut montrer que «la clé de la justice se trouve entre les mains des travailleurs organisés». Unia salue d’ailleurs le courage de ces salariés qui ont lutté pour le respect de leurs droits. «Cette fois, l’impunité n’a pas triomphé et justice a été rendue, mais le chemin pour le respect des salariés est encore long et les problèmes liés à la sous-traitance ainsi qu’à la responsabilité solidaire sont loin d’être résolus», conclut José Sebastiao.