Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Vers une grève des femmes?

A la fin de la Conférence, les femmes d’Unia ont illustré leur revendication
© Neil Labrador

A la fin de la Conférence, les femmes d’Unia ont illustré leur revendication: «égalité salariale, now» (maintenant).

Luttant contre l’inégalité salariale et les violences sexuelles, les femmes d’Unia annoncent être prêtes à préparer une grève l’an prochain

Egalité salariale, violences sexuelles, congé parental: voilà les principales thématiques abordées le 1erseptembre dernier lors de la conférence des femmes d’Unia réunies à Neuchâtel. A cette occasion, une centaine de participantes ont dénoncé, une nouvelle fois, l’absence de volonté politique du camp bourgeois de résoudre le problème de la discrimination entre hommes et femmes en matière de revenus. «Les femmes sont spoliées de 300’000 francs en moyenne au cours de leur vie professionnelle... La révision de la loi en cours au Parlement est une honte pour les femmes, seul 1% des entreprises auraient l’obligation de procéder à des analyses de l’égalité salariale, sans mesures de sanctions et avec un dispositif limité dans le temps», s’est indigné Unia dans un communiqué. Aussi, l’assemblée s’est dite prête à lutter avec force contre cette situation. Avec, un premier rendez-vous d’ores et déjà programmé le 22 septembre*, date de la manifestation nationale pour l’égalité salariale et contre la discrimination. Un signal qui, s’il devait rester lettre morte, génèrera une nouvelle mobilisation. «Avec d’autres organisations et syndicats, Unia prépare une grève des femmes pour 2019.»

Violences répandues

Les participantes se sont aussi penchées sur la nécessité de durcir les mesures contre le sexisme et les violences. Et de relever que, sur Internet, les femmes sont plus que la moyenne touchées par les discours haineux liés à leur corps ou à leur sexualité. La récente agression de cinq Genevoises dans la ville du bout du lac a aussi alimenté la discussion. «Ce ne sont malheureusement pas des cas isolés. D’après plusieurs études, 40% des femmes ont déjà subi des violences physiques ou des menaces. Les schémas de pensée et de comportement sexistes sont souvent le socle des violences.» 

Les congés paternité et parental et le renforcement de la protection de la maternité ont aussi nourri les débats. Pour les femmes d’Unia, il est impératif de soutenir l’initiative réclamant 20 jours de congé pour les pères à la naissance de leur enfant. Elles réclament en outre un véritable congé parental de 38 semaines, comme le propose aussi la Commission fédérale de coordination pour les questions familiales – «sur ce point la Suisse est la lanterne rouge de l’Europe». «L’amélioration du congé maternité, l’introduction d’un congé paternité digne de ce nom et d’un congé parental n’ont que trop tardé» selon Unia.


* Manifestation nationale pour l’égalité salariale, 22 septembre à 13h30, Schützenmatte, Berne.

Pour aller plus loin

Rassemblement dans le cadre d’un jugement crucial pour les femmes

avs 21 non

Les syndicats et les collectifs féministes appellent à un rassemblement unitaire public le 12 décembre devant le Tribunal fédéral à Lausanne* contre AVS 21. Ce jour-là, les juges...

«Nous sommes le cri de celles qui n’ont plus de voix»

Rassemblement à Lausanne contre la violence faite aux femmes.

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes, des actions ont eu lieu dans toute la Suisse. Compte-rendu, photos et vidéo.

L’écart salarial entre les sexes diminue, mais à la vitesse d’un escargot

banderole demandant l'égalité salariale

En 2022, dans le privé, les hommes étaient payés en moyenne 17,5% de plus que les femmes, soit 1453 francs par mois. La situation n’est pas vraiment meilleure dans le public.

Plus d’un million de personnes sont victimes de harcèlement sexuel au travail

pancarte

Du 23 novembre au 10 décembre, la Suisse se mobilisera sur le thème des violences basées sur le genre lors d’une grande manifestation et de centaines d’actions. Précisions d’Aude Spang, secrétaire à l’égalité d'Unia.