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Genève: droits syndicaux menacés à l’Uni

Après l’entartage manqué de l’UDC Céline Amaudruz fin décembre à Genève, la polémique enfle et des plaintes pénales pourraient venir entraver le travail syndical des associations d’étudiants

Ce qui devait être une simple action symbolique de contestation est en train de virer à la polémique et à la menace sérieuse de l’exercice des droits syndicaux. Retour au 21 décembre dernier, à l’Université de Genève. La conseillère nationale et vice-présidente de l’UDC Céline Amaudruz, alors invitée comme membre du jury d’une joute oratoire sur la neutralité suisse, est la cible manquée d’une tentative d’entartage. Ce jour-là, personne n’aura été atteint physiquement, la tarte à la crème et les quelques militants antifascistes ayant été interceptés, mais l’affaire ira loin tout de même: l’élue genevoise a annoncé peu après avoir porté plainte pour tentative de lésions corporelles simples et voies de fait. Elle a également annoncé vouloir compléter sa plainte pour menace. La polémique a ensuite gonflé dans les médias, prenant pour cible la Conférence universitaire des associations d’étudiants de Genève (CUAE), qui a pourtant déclaré ne pas être à l’origine de l’action, et ne pas la revendiquer.

Le conseiller national genevois UDC Yves Nidegger a été jusqu’à appeler à couper les subventions de l’Université de Genève à la faîtière syndicale étudiante. Le rectorat a de son côté annoncé de possibles sanctions disciplinaires et pénales.

Soutien de la CGAS

La CUAE regrette une «réelle menace à la liberté d’expression à l’Université de Genève». «En effet, que quelques individus soient la cible d’un tel déchaînement médiatique, politique et punitif pour une tarte à la crème est à la fois loufoque et alarmant.»

La Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a tenu à exprimer son soutien à la CUAE, le 20 janvier dans un communiqué de presse dénonçant «une énième judiciarisation et criminalisation de la conflictualité sociale» et, en pleine année d’élections cantonales et fédérales, «l’instrumentalisation par l’UDC de la tentative d’entartage de Céline Amaudruz à des fins antisociales et antidémocratiques». Elle rappelle l’importance du rôle de la CUAE au quotidien: «Les mobilisations politiques et les activités syndicales de défense des étudiants sont nombreuses: des permanences gratuites et confidentielles tenues de façon régulière, du soutien individuel, des victoires importantes obtenues pour les étudiants (par exemple contre la hausse des taxes d’études ou les repas à bas prix) et des prises de position en lien avec les questions de discrimination.»

La faîtière syndicale appelle à un retour au calme et à la raison. «C’est cette grande activité syndicale qui est visée et qu’il faut à tout prix préserver et défendre. Les propos ouvertement ou indirectement antisyndicaux, ainsi que les menaces de limitation de l’exercice des droits démocratiques et syndicaux de la part des autorités politiques et universitaires, doivent cesser.»

Et la CGAS d’ironiser sur le «respect de la démocratie», défendu mordicus par l’UDC dans cet incident. «C’est la même Madame Amaudruz et le même Monsieur Nidegger qui soutenaient la motion Ettlin, proposition qui précipitera, en cas d’acceptation d’une loi ad hoc, des milliers de travailleurs et surtout de travailleuses dans la pauvreté, faisant fi à la fois de la volonté populaire des électeurs de leur canton, mais également des principes constitutionnels suisses.» Affaire à suivre…

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