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Le temps de régulariser

Action menée par Poya Solidaire et Droit de rester. Une femme masquée porte une pancarte sur laquelle on peut lire: Teodore, 24 ans, confiné depuis 4 ans.
© Olivier Vogelsang

L’action menée par Poya Solidaire et Droit de rester s’est déroulée devant le siège de la Direction de la santé et de l’action sociale à Fribourg.

Les collectifs Poya Solidaire et Droit de rester demandent une régularisation collective des requérants déboutés dans le canton de Fribourg

Ce n’est pas le premier cri d’alerte, ni le dernier. Depuis des années, Poya Solidaire et Droit de rester demandent une régularisation des requérants d’asile à l’aide d’urgence. Cette fois-ci le Covid-19 fait figure de déclencheur pour «le respect des droits humains fondamentaux, mais aussi pour la santé publique». Avec cet argument massue: «En cette période de pandémie, de nombreux habitants de ce canton ont souffert du semi-confinement imposé pour des raisons sanitaires. Pour notre part, nous vivons une mise en quarantaine plus radicale, depuis des années – jusqu’à dix ans et plus, pour certains d’entre nous!» Ce passage figure dans la lettre adressée à la présidente du Conseil d’Etat et cheffe de la Direction de la santé et de l’action sociale du canton de Fribourg, Anne-Claude Demierre, remise lors de la manifestation du 24 juin. Les personnes migrantes soulignent: «Notre unique souhait est de travailler et de participer à la société – pas de dépendre d’une aide d’urgence. Or, on nous interdit: de travailler; de nous former; de consommer; de construire un projet de vie; de sortir du pays et même de nous rendre dans un autre canton – alors qu’en même temps, on nous menace d’expulsion. Nous sommes confinés, physiquement et mentalement. Confinés dans l’exclusion. Avec des conséquences catastrophiques pour notre santé, encore plus graves en ces temps de pandémie.»

Débat plus vaste

Plus largement, la régularisation devrait aussi s’appliquer aux sans-papiers et à l’échelle suisse, selon Guy Zurkinden, de Poya Solidaire: «Le Portugal a régularisé, l’Italie aussi notamment pour faire face aux besoins de l’agriculture, et c’est en débat en France et en Espagne. En Suisse, si le soutien est de plus en plus large, nous manquons encore de force pour faire bouger au niveau politique.» Il n’empêche qu’à la suite du courrier alarmant du 19 mars du collectif quant aux précaires conditions sanitaires et de vie des requérants d’asile encore accentuées par la pandémie, le Conseil d’Etat avait répondu (en partie) en désengorgeant des centres.

A noter encore que les agressions commises par des agents de sécurité au Centre fédéral d’asile de Chevrilles (Giffers) ont été dénoncées récemment par des requérants et par Solidarité Tattes et Droit de rester Fribourg. Guy Zurkinden assène: «Cela s’inscrit dans un système de maltraitance généralisée, que l’on retrouve aussi, sous diverses formes, dans d’autres centres, et dans les durcissements sans fin des conditions d’octroi du statut de réfugié, dans le but de décourager des personnes – qui ont pourtant vécu déjà tellement de violences dans leur pays et sur leur route migratoire – de rester ici.»

Pour aller plus loin

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Quelque 2400 prénoms de requérants déboutés, déployés sur autant de papiers colorés, ont accueilli les députés fribourgeois il y a quinze jours pour qu’ils interviennent en faveur de la régularisation de ces personnes vivant dans une totale précarité. 

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