Victoire partielle pour les MNA
Le 24 janvier, le collectif Lutte des MNA a levé l’occupation du Grütli à la suite de la prise en charge des quinze mineurs par les autorités. Toutefois, il reste mobilisé.
Après douze jours d’occupation de la Maison des arts du Grütli à Genève (lire notre dernière édition), le collectif Lutte des mineurs non accompagnés (MNA) a quitté les lieux le 24 janvier. En effet, à la suite de la promesse du Conseil administratif de la Ville de Genève et des déclarations du Conseil d’Etat de prendre en charge les quinze mineurs présents, l’occupation a été suspendue. Trois d’entre eux ont été admis dans un foyer et les douze autres ont été placés temporairement dans un hôtel spécialisé dans le logement social, ont communiqué les militants, qui restent sur leurs gardes. «Nous sommes soulagés de ne pas les savoir à la rue mais cette situation reste insatisfaisante. Ces solutions ne relèvent en aucun cas d'un engagement pérenne.» Selon le collectif, le logement à l’hôtel n’est pas adapté aux besoins des jeunes. Il ont exigé que chacun d’entre eux soit reçu par le Service de protection des mineurs cette semaine – qui devait les recevoir ce lundi – afin que leur prise en charge soit assurée. «L’occupation du Grütli est temporairement suspendue mais nous restons en lutte et sommes prêts à nous remobiliser dès qu’il le faudra pour nous assurer que la Ville et l’Etat iront au bout de leurs promesses. Rappelons d’ailleurs que nous restons vigilants sur l’entièreté de nos revendications, notamment l’accès à la formation, et que nous ne cesserons pas de lutter pour les droits de ces jeunes.»
Mesures pour les majeurs
Le collectif n’oublie pas non plus les jeunes de plus de 18 ans, qui étaient plus d’une vingtaine à dormir sur place au Grütli pendant l’occupation. «Ces derniers se voient continuellement renvoyés à la rue, les sleepings étant bien souvent pleins, souligne le communiqué de presse. Ces jeunes ont moins de 25 ans et doivent également bénéficier d'une prise en charge spécifique.» A la suite de l’action du collectif, la Ville a assuré une vingtaine de places dans les hébergements d'urgence pour ces personnes et ce pendant 30 jours. D'autres seront accueillis dans les quelques places restantes des dispositifs de nuit. «Il s'agit encore une fois de situations précaires et temporaires. Nous exigeons de la part de l'Etat qu'il reconnaisse le droit à ces jeunes de bénéficier d'une prise en charge spécifique en vue de leur âge» ont insisté les défenseurs des exilés, prêts à poursuivre la lutte.