Grande avancée pour le personnel des EMS
La suppression de la classe 4 a été confirmée par l'Etat de Genève, rehaussant les salaires des employés les plus précaires d'au moins 180 francs par mois
Juste avant Noël, le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia a confirmé par écrit que des démarches avaient été entreprises afin de supprimer la classe salariale 4 pour le personnel des EMS en 2019. Un beau cadeau pour quelque 600 employés, essentiellement des femmes, qui verront leur salaire augmenter au moins de 180 francs par mois, passant de 4029 francs pour un employé sans expérience à 4210 francs en classe 5. «C'est une bonne nouvelle, réagit Donna Golaz, secrétaire syndicale à Unia. Nous avions eu oralement toutes sortes de promesses, mais nous attendions du concret: cette annonce est un soulagement et une victoire appréciable dans ce secteur “parent pauvre” de la santé genevoise.» La mobilisation aura, une nouvelle fois, payé. Après les mouvements de grève dans plusieurs EMS genevois en 2017 pour dénoncer les projets d’externalisation du personnel hôtelier, deux pétitions successives avaient été adressées au Département de la santé pour demander, entre autres, qu'on en finisse avec la classe 4 dans les EMS. Pour rappel, le personnel des EMS est soumis aux mêmes classes et système salarial que celui de l’Etat de Genève, pourtant, bien qu’elle ait pratiquement disparu ailleurs, la plus basse des classes salariales continuait d’être celle couramment employée pour toutes les lingères, femmes de chambre, nettoyeurs et employés de restaurant ou de cafétéria. Une injustice dénoncée par Unia depuis des années.
Cela dit, tout n'est pas réglé pour autant. «C'est un petit pas, mais il reste encore beaucoup à faire pour améliorer le quotidien des employés et des résidents», souligne la syndicaliste. Le plus urgent, c'est le manque d'effectifs, aussi pointé par les pétitions. «A ce jour, Genève n’assure toujours en moyenne que 86% des soins requis par les personnes âgées résidant en EMS. Si notre magistrat estime que c'est suffisant, ce n'est pas notre cas et nous continuerons à nous battre.»