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XPO Logistics: violation inacceptable des droits des salariés

Après avoir annoncé le licenciement collectif de sa trentaine d’employés de Satigny, la société refusait toujours, la semaine dernière, toute discussion avec une représentation syndicale

Assemblée du personnel peu ordinaire. C’est en vidéoconférence que se sont réunis les salariés de XPO Logistics à Satigny mercredi 13 mai. La société de livraison de marchandises avait annoncé la fin des activités de sa succursale genevoise en raison de la perte de son unique client, et le licenciement de plus de trente travailleurs. Le personnel est au chômage partiel depuis fin mars – seuls deux ou trois livreurs poursuivent une activité réduite. Les employés avaient mandaté Unia pour négocier un plan social, exiger la reconnaissance de la représentation syndicale et un prolongement du délai de consultation jusqu’à fin mai. Lors de leur assemblée de la semaine passée, ils ont réitéré ces exigences. «Les travailleurs sont remontés. La direction a affirmé qu’un plan social n’est pas nécessaire et elle refuse toujours toute représentation syndicale du personnel», explique Umberto Bandiera, secrétaire syndical d’Unia à Genève. Si la société maintient ses positions, les salariés ont prévu de saisir les autorités, ajoute-t-il.

«XPO Logistics nous a confirmé le licenciement de tout le personnel, et a allongé de deux jours, du 20 au 22 mai, le délai de la consultation, ce qui est loin d’améliorer les possibilités de discussion. Lors d’une telle consultation, l’employeur doit fournir des informations, ce qui n’a pas été le cas. De plus, la direction refuse toujours toute négociation collective, dans un cadre formel, avec des représentants du personnel dûment mandatés», souligne le syndicaliste, jugeant cette attitude inacceptable: «C’est très grave, cela viole deux principes fondamentaux établis par l’Organisation internationale du travail: les droits à la représentation syndicale et à la négociation collective, garantis par des conventions ratifiées par la Suisse.»

20 millions de dollars réclamés par le CEO…

La semaine passée, plusieurs messages de solidarité sont parvenus aux salariés de XPO Logistics. Outre ceux de leurs collègues des deux sites de Suisse alémanique (XPO compte plus de 200 employés dans le pays, estime Unia) et du comité régional d’Unia Genève, des soutiens de la CGT et de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) leur ont été adressés. En contact avec les syndicats de XPO à l’échelle mondiale et aux Etats-Unis mêmes, Umberto Bandiera signale encore que, jeudi dernier, le 14 mai, devait se réunir l’assemblée des actionnaires de la multinationale américaine, qui emploie quelque 100000 salariés dans trente pays. «Selon nos informations, le CEO Bradley Jacobs allait y demander un bonus de 20 millions de dollars! s’indigne le syndicaliste. Une proposition qui est révélatrice du vrai visage de ce capitalisme sauvage au moment d’une profonde crise pour les emplois.»

Lundi, au moment du bouclage de ce journal, une rencontre informelle entre XPO Logistics et Unia devait se tenir. Une nouvelle assemblée du personnel était prévue hier, mardi. «Nous verrons si la direction revient à de meilleures intentions, faute de quoi nous continuerons à nous battre avec les travailleurs dans ce conflit collectif», indiquait Umberto Bandiera avant ces échéances.

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