Stress et pression au quotidien
Sur les 1100 employés de Smood, environ 300 ont avalisé la CCT qui leur a été soumise via leur application, et 22 ont voté contre. Selon Ramzi Hadjadj, secrétaire syndical chez Unia et ancien employé de Smood, beaucoup n’ont pas compris, d’autres ont voté «oui» par peur des représailles et il y a surtout eu de la désinformation. «La convention n’entre en vigueur que le 1er octobre. Cela nous laisse encore du temps pour rectifier le tir. Nous attendons de Smood que la direction réagisse rapidement afin d’améliorer cette convention et de la préciser. Nous attendons aussi que les employés de Simple Pay soient basculés vers des contrats Smood.»
Lors de cette action, deux employés de Smood, souhaitant garder l’anonymat, étaient prêts à témoigner. «Les conditions prévues par la CCT sont misérables, lance l’un d’eux. Syndicom l’a signé uniquement par intérêt, pour faire des adhésions. Unia a totalement été écarté des discussions alors qu’il a porté la lutte. C’est une honte.»
Du côté des conditions de travail, pas d’amélioration. «On est à flux tendu. On a même dû annuler des commandes l’autre jour, car il n’y avait pas assez d’effectifs.» Un comble pour ce livreur qui dit se voir proposer seulement 12 heures de travail par mois, alors que sa disponibilité est bien plus large. Même son de cloche chez son collègue: «Avant, je faisais 180 heures par mois, je n’en fais plus que 80. A cause de Smood, je suis obligé de cumuler trois emplois. D’ailleurs, je travaille dans un restaurant et, l’autre soir, j’ai reçu une commande Smood. Je l’ai préparée et personne n’est venu la chercher. Au bout d’une heure et demie, Smood m’appelle pour me demander de l’annuler, et j’ai refusé, car elle était prête. Le manager au téléphone a répondu en se plaignant qu’il n’y avait pas assez de livreurs. C’est du délire! Ils préfèrent surcharger et stresser le personnel plutôt que d’embaucher plus.»
Les deux livreurs rapportent également des pressions: «On nous menace de ne pas nous donner des heures de travail si on ne fait pas ce qu’ils veulent. Et puis, bizarrement, en tant que grévistes, on a vu nos heures diminuer… Smood dénigre ouvertement ses employés.»