Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les maçons genevois exigent une augmentation générale des salaires

© Olivier Vogelsang
© Olivier Vogelsang

Forte d’une trentaine de personnes, une délégation s’est rendue ce mercredi au siège local de la Société suisse des entrepreneurs.

Les patrons genevois de la construction sont avertis: les maçons veulent obtenir une augmentation salariale digne de ce nom en 2025. Forte d’une trentaine de personnes, une délégation de travailleurs du secteur principal de la construction conduite par les syndicats Unia et SIT s’est rendue ce matin au siège genevois de la Société suisse des entrepreneurs pour remettre un courrier à son président, Frédéric Gros.

Rappelant que les employeurs avaient refusé l’année passée d’accorder la moindre augmentation salariale conventionnelle en 2024, la missive signale que «les travailleurs de la construction excluent de revivre le même scénario et refuseront toute augmentation individuelle, solution qu’ils jugent socialement injuste et qui, de facto, entraîne notre division peu propice à des conditions de travail sereine». La méthode n’est pas non plus acceptable pour les maçons dans la mesure où «elle laisse entendre que des milliers de travailleurs, par exemple nos collègues temporaires, ne sont ni motivés, ni compétents, ce qui n’est évidemment pas le cas». «Le travail sur les chantiers, dont la pénibilité n’est plus à démontrer, revêt un caractère éminemment collectif. C’est donc collectivement que le personnel doit voir ses efforts et son engagement récompensés.»

«Il s’agit aussi pour les maçons d’éviter de perdre du pouvoir d’achat alors que le coût de la vie augmente», explique Antonio Guerra, coprésident du comité des maçons d’Unia Genève et membre de la délégation qui participera aux négociations salariales prévue avec la Société suisse des entrepreneurs et dont le premier des trois tours se tiendra le 3 septembre.

«Il y a beaucoup de patrons qui profitent, ils grapillent des minutes chaque jour et, à la fin de l’année, ça fait beaucoup. Pendant vingt ans, j’ai dû travailler ainsi 15 à 20 minutes de plus gratuitement», souligne, de son côté, un autre membre de la délégation, José Antonio Resende. Le maçon se souvient que lorsqu’il a commencé à travailler au milieu des années 1980, les suppléments versés pour les tâches difficiles, comme la vibration du béton, permettait d’améliorer l’ordinaire, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

«Les travailleurs veulent une bonne augmentation de salaire, s’ils ne l’obtiennent pas, on nous retrouvera sur la place publique», prévient José Sebastiao, responsable du secteur construction d’Unia Genève.

Tous les maçons sont appelés à participer à la manifestation salariale organisée par Unia à Berne le 21 septembre.


La délégation a remis symboliquement un panier au directeur de la section genevoise de la Société suisse des entrepreneurs: «Combien êtes-vous prêt à mettre dans notre panier cette année?»

«Le travail sur les chantiers, dont la pénibilité n’est plus à démontrer, revêt un caractère éminemment collectif. C’est donc collectivement que le personnel doit voir ses efforts et son engagement récompensés.»
Pour aller plus loin

La lutte se poursuit

Réunis dès 6h30 sur la place des 22-Cantons, les maçons se sont ensuite dirigés vers le pont du Mont-Blanc qu’ils ont occupé trois heures durant.

Retour en images sur la mobilisation des maçons genevois, qui pourraient bien reprendre leurs actions dès le 19 novembre. Ailleurs en Suisse, le mouvement se poursuit

Maçons en colère

Lundi passé, jour du coup d’envoi de la vague de protestation, les chantiers tessinois étaient à l’arrêt

Chantage sur la retraite à 60 ans, semaines de 50 heures, perte d’acquis salariaux, suppression de la protection en cas d’intempéries... Face aux attaques de la Société suisse des...

Vaud: assemblée générale du second œuvre

Vendredi 19 octobre, les membres du comité vaudois du second œuvre invitent leurs collègues à participer à une assemblée générale (18h) suivie d’une soirée conviviale. L’occasion...

«Nos salaires brûlent à petit feu»

Les salairés avaient sorti l’artillerie lourde pour illustrer leur action, réclamant l’extinction de l’incendie qui consumme leurs salaires...

A l'occasion de la première séance de négociations salariales du second œuvre romand, une quarantaine de travailleurs ont exigé une augmentation de 120 francs mensuels