Coop doit partager ses juteux bénéfices avec son personnel

Numéro deux du commerce de détail en Suisse, le groupe Coop réalise chaque année un bénéfice net d’un demi-milliard de francs. Le personnel veut sa part du gâteau.
Unia, qui est en train de renégocier la CCT du groupe, exige de meilleurs salaires et des conditions de travail moins pénibles.
Avant le début des négociations pour le renouvellement de la Convention collective de Coop, qui ont démarré le 25 février, le personnel a donné le ton. Les employées et les employés du numéro deux du commerce de détail en Suisse exigent une meilleure redistribution des énormes bénéfices engrangés grâce à leurs efforts, ainsi que des conditions de travail moins pénibles.
Une centaine de délégués du groupe Coop d'Unia venus de tout le pays se sont réunis le 13 février à Berne, notamment pour définir un cahier de revendications dans le cadre de ces négociations, qui doivent se poursuivre jusqu’en juillet. Rappelant que Coop réalise chaque année un bénéfice net d’un demi-milliard de francs, ils soulignent que l’entreprise ne pourrait pas afficher des comptes aussi positifs sans leur labeur stressant. Pour eux, comme pour Unia, Coop a largement les moyens d'améliorer les conditions de travail et les salaires dans la prochaine convention collective (CCT).
Objectifs de rendement extrêmes
Le syndicat estime que ces excellents résultats sont dus à des exigences de rendement et de productivité extrêmes. Celles-ci ont des répercussions importantes sur les employés, épuisés par les cadences élevées, la pénurie de personnel, la grande flexibilité horaire, la pénibilité physique, la polyvalence permanente et les journées à rallonge.
Certes, la CCT, qui concerne environ 38 000 salariés en Suisse, a été améliorée ces dernières années. Mais l'évolution des salaires les plus bas ne compense pas la hausse du coût de la vie. Pour Unia, il est donc grand temps qu’une part plus importante de la richesse créée par les employés leur revienne. Les délégués revendiquent des salaires justes pour vivre dignement, moins de stress, une meilleure protection de la santé, des horaires de travail moins longs et plus de temps libre. Avec ses membres travaillant chez Coop, le syndicat a lancé en parallèle une pétition en ligne demandant une convention collective équitable.
Unia juge que le groupe, l'un des deux plus gros acteurs du commerce de détail en Suisse, a une responsabilité particulière envers la branche. «Mais pour obtenir des améliorations dans la CCT, il va falloir se mobiliser», prévient Anne Rubin, coresponsable de la branche du commerce de détail d’Unia.