Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

A travail égal, salaire égal!

L'alliance Fairlog salue les propositions formulées par les ministres européens des Transports, qui pourraient considérablement améliorer les conditions de travail et de vie des chauffeurs routiers

C'est une victoire d'étape pour les syndicats de toute l'Europe. Après avoir longuement bataillé, le Conseil des ministres européens des Transports a proposé plusieurs améliorations du paquet Mobilité dans le transport routier, informe un communiqué de presse de l'alliance suisse Fairlog, qui salue cette bonne nouvelle. Toutefois, à ce stade, ce ne sont que des propositions. La balle est dans le camp du Parlement européen, dont la commission ad hoc devrait se prononcer.

Parmi elles, on peut citer l'obligation d'appliquer le salaire du pays dans lequel la prestation est fournie. Concrètement, si un chauffeur poids lourd bulgare – pour qui le salaire moyen s'élève à 250 euros – traverse toute l'Europe, son salaire pourrait osciller entre 1500 et 2000 euros.

Les ministres ont également abordé l'interdiction pour les chauffeurs de dormir dans leur cabine: il sera donc de la responsabilité des employeurs de s'assurer que leurs chauffeurs ont un toit et un lit dignes de ce nom. «Le scandale des aires de repos où séjournent les chauffeurs prendrait ainsi fin dans toute l'Europe», se réjouit Fairlog, qui regroupe le SEV, Syndicom et Unia.

Enfin, il y a le projet d'introduire des tachygraphes numériques (appareil qui sauvegarde sur disque toutes les données de conduite) enregistrant les activités de chargement et de déchargement du véhicule, ce qui permettra de simplifier les contrôles du respect des temps de pause. «Or, il faudra attendre jusqu'en 2024 pour que tous les poids lourds en soient équipés, et nous ignorons si la Suisse reprendra ces règles, commente Roman Künzler, responsable de la branche Transport et logistique d'Unia. Les travaux liés à la révision de la Loi fédérale sur la circulation routière ne débuteront que l'année prochaine.»

Peut mieux faire...

Si les ministres des Transports de l'Union européenne souhaitent aussi améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, les propositions sont insuffisantes d'après Fairlog. «Il sera interdit de les empêcher de rentrer à leur domicile pendant plusieurs mois, mais ils seront encore éloignés de chez eux jusqu'à quatre semaines d'affilée, ce qui est bien trop long», dénonce le syndicaliste. De plus, les employeurs devront renvoyer leurs chauffeurs non pas chez eux mais à leur siège, et comme la proposition ne précise pas dans quel pays doit se trouver leur établissement, cela peut ouvrir la porte aux abus...

Non au cabotage!

Fairlog se bat également pour le maintien de l'interdiction du cabotage routier. En effet, le transport de marchandises à l'intérieur de la Suisse par un transporteur étranger est interdit par l'accord sur les transports terrestres. La crainte des syndicats, c'est que le Conseil fédéral assouplisse cette interdiction dans le cadre des négociations avec l'UE autour d'un accord-cadre, avec pour conséquence une pression accrue sur les salaires et l'emploi. «En Suisse aussi, les salaires et les conditions de travail tendent à se détériorer avec l'arrivée de géants du numérique comme Amazon ou Uber, insiste Fairlog. Seul un vrai partenariat social, avec à la clé des conventions collectives de travail équitables et dûment contrôlées, permettra de résister à cette pression, en Europe, comme en Suisse.»

 

Pour aller plus loin

La solidarité avec la lutte chez DPD tisse sa toile internationale

Capture d'écran de la vidéo.

Des syndicalistes des quatre coins du monde ont apporté mercredi dernier leur soutien à Unia et aux travailleurs suisses de l’entreprise de logistique

Le beurre et l’argent du beurre? C’est encore non!

Des collègues d'Unia lors de la remise des signatures.

Les citoyennes et citoyens genevois ont dit une nouvelle fois «non» à une extension des horaires d’ouverture des magasins sans compensation pour le personnel de vente. Et maintenant, on fait quoi?

La grève en suspension…

Manifestation de solidarité à Fribourg.

Après cinq semaines de conflit, la grève chez Smood devrait connaître un temps de suspension. L’Etat de Genève, où se trouve le siège de la plateforme, a lancé lundi une procédure de conciliation. Durant toute la semaine dernière, les livreuses et les livreurs ont poursuivi leur lutte pour le respect et la dignité, ponctuée à Fribourg par une manifestation de solidarité

«Nous irons jusqu’au bout»

Gréviste de Smood applaudissant.

Les grévistes de Smood poursuivent leur lutte. Epaulés par Unia, ils attendent toujours des solutions de leur employeur. Dans l’intervalle, une pétition de soutien munie de plus de 12000 signatures a été remise à la direction de la plateforme de livraisons et à Migros, partenaire de l’entreprise