Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Fonds amiante: cercle des ayants droit élargi

Chaque année, quelque 120 personnes sont frappées par un mésothéliome à la suite d’une exposition à la fibre meurtrière.
© Suva

Chaque année, quelque 120 personnes sont frappées par un mésothéliome à la suite d’une exposition à la fibre meurtrière.

Le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante a élargi ses prestations à de nouveaux bénéficiaires. Concerné par la problématique? Renseignez-vous

Davantage de bénéficiaires potentiels peuvent aujourd’hui s’adresser à la Fondation gérant le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (EFA) pour solliciter un dédommagement. Le cercle des ayants droit a en effet été élargi aux personnes atteintes de mésothéliome – ou leurs proches – dont la pathologie a été reconnue comme maladie professionnelle. Les montants seront toutefois alors inférieurs à ceux versés aux personnes n’ayant pas touché des compensations de la Suva. La possibilité de recourir au Fonds était auparavant réservée prioritairement aux victimes – ou à leur entourage direct – ayant contracté un cancer provoqué par l’amiante sans que celui-ci soit identifié comme maladie professionnelle; par exemple des proches ayant lavé des vêtements contaminés qui n’ont dès lors pas été exposés à la fibre dans un cadre de travail. Ou des artisans amateurs. Selon le communiqué de presse de l’EFA publié à la fin de l’année dernière, 56 personnes ont, depuis la création du Fonds en mars 2017, obtenu des indemnités pour une somme totale de 5,8 millions de francs. Parmi les bénéficiaires récents, 23 sont des survivants de victimes de l’amiante. Quinze requêtes supplémentaires sont actuellement à l’étude. Un nombre global jugé toutefois peu élevé. «Il n’y a pas eu autant de demandes que prévu. Le Fonds n’est vraisemblablement pas assez connu. Il nous faut davantage communiquer», relève Luca Cirigliano, secrétaire central de l’Union syndicale suisse (USS). Le conseil de Fondation, outre des syndicats, intègre des représentants d’associations et d’entreprises ainsi que de victimes de l’amiante. Et le collaborateur de l’USS d’inviter toutes les personnes susceptibles d’être concernées par la question à se renseigner. 

Pas seulement les victimes directes

Rappelons à ce titre que sont autorisés à faire une demande: le malade, le conjoint, le partenaire enregistré ou ayant vécu en ménage commun avec la personne souffrante durant les cinq dernières années de sa vie, les enfants ou une personne autorisée par celle éligible. «Le Fonds n’est pas destiné seulement aux malades», insiste le collaborateur de l’USS. A noter encore que seul le mésothéliome – un cancer qui, déclaré, limite l’espérance de vie du malade de un à deux ans – est pris en compte. La Fondation EFA n’est pas habilitée à traiter des demandes pour d’autres pathologies provoquées par l’amiante. 

Chaque année en Suisse, quelque 120 personnes sont frappées par un mésothéliome à la suite d’une exposition à la fibre meurtrière, interdite depuis 1990 dans nos frontières. Autant dire que le matériau n’a pas fini de faire des ravages. Alors que le délai de prescription prévu par le Code des obligations a été, en juin dernier, élargi de dix à vingt ans – les temps de latence entre la déclaration de la maladie et l’exposition à l’amiante pouvant s’étendre de 15 à 45 ans. Dans ce contexte, la Fondation EFA, au capital de départ de six millions de francs, sollicite urgemment des dons supplémentaires. «Si la Fondation fonctionne jusqu’en 2025, il lui faudra encore plus de 100 millions de francs pour remplir sa mission», peut-on aussi lire dans le communiqué précité. Et Urs Berger, président du conseil de Fondation, d’en appeler à la responsabilité sociale de l’économie et de l’industrie en apportant leur contribution.

Service d’assistance, du lu au ve, de 8h à 12h et de 13h30 à 17h, au 041 418 89 79.

Informations: https://stiftung-efa.ch/fr

 

Pour aller plus loin

«On ne tue pas pour de l’argent»

Photomontage de Stephan Schmidheiny devant des plaques d'amiante.

Eternit bis à Turin, la condamnation de Stephan Schmidheiny à quatre ans de réclusion pour homicide involontaire suscite de nouveaux espoirs de justice

Moment de répit face à l’offensive contre la Loi sur le travail

La commission parlementaire en charge du dossier a décidé de reporter ses travaux sur les projets de révision visant à davantage de flexibilité

Les soignants exigent vingt postes de plus

Le personnel des urgences pédiatriques de l’hôpital cantonal de Genève n’en peut plus. Le travail augmente et le nombre de soignants diminue, laissant courir de grands risques pour la santé des enfants. Après plusieurs jours de lutte, les soignants, ici lors d’une conférence de presse à l’entrée des HUG le 6 mars, ont obtenu huit postes supplémentaires. Un premier pas.

Le personnel des urgences pédiatriques des HUG est entré en lutte le 2 mars pour dénoncer le manque chronique d’effectifs et l’immobilisme de la direction

La santé au cœur des votations 

L’initiative pour le remboursement des soins dentaires entend permettre un accès aux traitements pour tous.

Les Genevois devront se prononcer le 10 février sur deux initiatives lancées par le Parti du Travail, à savoir le remboursement des soins dentaires et la caisse maladie publique à but social