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Les Genevois voteront sur un salaire minimum

La majorité de droite du Grand Conseil genevois rejette l’initiative «23 francs, c’est un minimum!» lancée par l’Alliance de gauche et les syndicats

La semaine dernière, la majorité bourgeoise du Grand Conseil a rejeté l’initiative pour un salaire minimum. Lancée au printemps 2018 par les syndicats et les partis de l’Alternative (Socialistes, Ensemble à gauche, les Verts), l’initiative vise à lutter contre la précarité par l’introduction d’un revenu minimum de 4086 francs pour un plein temps de 41 heures hebdomadaires. Soit 23 francs de l’heure. «Dans une des villes les plus chères et les plus riches du monde, il est inacceptable que près de 10% des travailleurs et des travailleuses gagnent un salaire inférieur à ce montant», indique le communiqué commun de l’Alternative et de la CGAS (Communauté genevoise d’action syndicale). «Même en travaillant à plein temps, de nombreuses personnes n’arrivent pas à joindre les deux bouts et sont contraintes de recourir à des aides sociales pour survivre parce que leur employeur refuse de leur verser un salaire décent. L’introduction d’un salaire minimum légal permettra donc de réduire les dépenses sociales de l’Etat en mettant les employeurs face à leur responsabilité de payer des salaires conformes à la réalité économique du canton.»

Contre les discriminations salariales

Cette mesure permettrait également de faire progresser l’égalité des salaires, puisque deux tiers des employés concernés par des revenus de moins de 23 francs l’heure sont des femmes. Pour la CGAS, le refus du bloc de droite est «dogmatique et irresponsable». La faîtière syndicale appelle ainsi les travailleurs à voter pour un salaire minimum lorsque l’initiative sera soumise au peuple, peut-être le 19 mai 2020 en même temps que l’initiative UDC sur la libre circulation des personnes. La CGAS y fait référence dans son communiqué: «Alors que se profile à l’horizon un vote crucial sur la libre circulation des personnes, la majorité de droite a pris le risque inconsidéré de ne pas écouter la revendication exprimée par les salariés: celle d’améliorer la protection des salaires et de lutter contre la précarité engendrée par les bas salaires.»

«Zéro pertes»

Lors de la même séance, la majorité de droite du Grand Conseil a également rejeté une deuxième initiative de la gauche intitulée «Zéro pertes: garantir les ressources publiques, les prestations et la création d’emplois» qui vise à inscrire dans la Constitution genevoise des principes qui permettent de lutter contre la concurrence fiscale intercantonale, de préserver le financement du niveau des recettes fiscales et le renforcement de la progressivité de l’impôt afin d’assurer «une meilleure redistribution des richesses, dans un canton où les écarts ne font que se creuser». Et où la mise en œuvre de la réforme de la fiscalité des entreprises (RFFA) fait craindre à l’Alternative et à la CGAS des coupes dans les prestations à la population.

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