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Licenciements abrupts chez Orsay, sans plan social

Devanture de la boutique Orsay à l'abandon à Berne.
© Thierry Porchet

Les vitrines des boutiques Orsay, comme ici à Berne, se vident inexorablement. En Suisse romande, les magasins de Prilly, Ecublens, Crissier et Neuchâtel fermeront ces prochains jours.

Après avoir bénéficié du chômage partiel, les 11 magasins suisses de vêtement de la chaîne ferment ces prochaines semaines, laissant 55 employées sur le carreau

Après l’annonce de la fermeture de tous les magasins Orsay le 7 juillet, une procédure de consultation a été menée du 8 au 22 juillet. Les vendeuses se sont alors mobilisées et ont proposé des alternatives, ainsi qu’un plan social. Mais jusqu’à présent, Orsay Suisse, représentée juridiquement par Ditres AG à Bâle, refuse d’entrer en matière. «Avec les vendeuses nous avons fait des propositions afin de limiter le nombre de licenciements et de maintenir une partie des activités. Mais Orsay Suisse, qui a bénéficié des RHT et est détenue par une famille richissime, ne veut rien entendre, s’insurge Anne Rubin, responsable Unia de la branche du commerce de détail. De surcroît, la société refuse d’accorder un plan social, d’autant plus nécessaire en ces temps inopportuns pour retrouver du travail, et alors que le personnel n’a qu’un ou deux mois de délai de congé.»

Les vendeuses et Unia en appellent maintenant à la responsabilité sociale de la famille Mulliez, propriétaire non seulement de la chaîne Orsay, présente en Allemagne et en France, mais aussi d’Auchan, de Decathlon et de Pimkie, entre autres marques.

Irrégularités

Par ailleurs, ce licenciement collectif est entaché d’irrégularités: mise à la porte de plusieurs femmes enceintes, en arrêt maladie ou encore en congé accident. «Une employée a également reçu deux lettres de licenciement en une semaine avec des délais différents», renchérit la responsable d’Unia qui, au moment du bouclage de L’Evénement syndical, lundi matin, attendait encore une réponse de l’employeur à ses demandes de rectification. La société n’a pas non plus fourni les informations économiques demandées par la délégation du personnel dans le cadre de la procédure de consultation, comme le prévoit la loi. «Et cinq jours avant la fin de la procédure de consultation, des autocollants indiquant la future fermeture était déjà remis à la poste pour l’envoi aux magasins. Pour l’Office de l’économie et du travail du canton de Bâle-Ville, siège de Ditres AG, il n’y a toutefois pas lieu d’intervenir, car cela n’aurait rien changé, selon ses mots. C’est une position inacceptable», dénonce Anne Rubin.

Une pétition a été lancée, signée par les deux tiers des employées de presque tous les magasins, pour demander une indemnité de licenciement de un à trois mois de salaire en fonction de l’ancienneté. «C’est le minimum que des vendeuses peuvent attendre d’une entreprise qui leur demande de liquider ses boutiques, le sourire aux lèvres», affirme la responsable syndicale.

Pour l’heure, seul l’effacement des heures négatives a été accordé par l’employeur, ainsi que le temps nécessaire pour trouver un autre emploi. Une paille en comparaison des milliards détenus par les propriétaires du groupe (l’une des plus grosses fortunes européennes) qui ont, rappelons-le, bénéficié de l’argent de la collectivité au travers du chômage partiel dû à la pandémie, argent qui devait servir à maintenir des emplois.

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