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Alstom-Bombardier suspend la consultation

Usine Bombardier à Villeneuve.
© Sylviane Herranz/archives

L’entreprise de Villeneuve est touchée par une restructuration du groupe Alstom à l’échelle européenne. En plus d’une annonce précipitée des licenciements, elle a requis du chômage partiel pour ce mois de décembre et pour janvier.

Le constructeur ferroviaire lancera une nouvelle consultation en janvier concernant la suppression de 150 postes à Villeneuve, avec un délai conforme aux normes européennes

La semaine dernière, à la suite de l’annonce d’un licenciement collectif de quelque 150 travailleurs par la direction d’Alstom, Unia Vaud s’est réuni avec la commission du personnel et la direction du constructeur ferroviaire. Cette dernière a annulé l’annonce de licenciement collectif – faite dans la précipitation le 9 décembre – pour s’aligner sur les normes européennes, selon le syndicat. Car cette restructuration, qui fait suite au rachat de Bombardier en janvier 2021, touche plusieurs pays. En Allemagne, Alstom a annoncé la suppression de 1300 postes sur 10000 au cours des trois prochaines années. Le syndicat IG Metall se mobilise déjà contre ces licenciements et dénonce la perte de savoir-faire dans un domaine essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Délai plus long

«En janvier, la direction de Villeneuve va devoir réannoncer le licenciement collectif auprès du Département de l’économie du canton de Vaud, des partenaires sociaux et des employés, en indiquant cette fois plus exactement le nombre de travailleurs concernés et les départements affectés, les mesures d’accompagnement ainsi que l’avenir du site. Les normes européennes sur les restructurations étant plus avantageuses pour les employés, le délai de consultation sera certainement plus long, de deux, voire trois mois. Ce qui est bénéfique pour nous», explique Abdeslam Landry, secrétaire syndical d’Unia Vaud. Le syndicat soutiendra les travailleurs, si ceux-ci lui en donnent le mandat lors d’une assemblée générale qui sera fixée en janvier. «Si c’est le cas, nous lutterons avec eux pour sauver les emplois. Des pistes existent. Dans tous les cas, une réflexion de fond doit être menée avec l’Etat et les CFF pour le maintien des postes et du savoir-faire dans la région du Chablais sur le long terme. C’est une question de responsabilité politique. Sinon, on peut parier sur une fermeture totale du site dans quelques années», analyse Abdeslam Landry. Pour l’heure, les commandes arrivent encore: les boggies à écartement variable pour la ligne du MOB, Montreux-Gstaad-Interlaken, seront notamment fabriqués à Villeneuve, comme le révèle la RTS.

Au plan politique, une autre question se pose. Parallèlement à l’annonce du licenciement collectif, des travailleurs ont été mis au chômage partiel en décembre et en janvier 2022. Pour Alain Bolomey, chef de service adjoint du Service de l’emploi du canton de Vaud, «ce n’est pas antinomique»: «La RHT peut intervenir en cas de perte d’activités non prévisible, comme lorsque la chaîne d’approvisionnement est rompue par exemple. Et ce, afin de préserver les salaires. Même en cas d’annonce de licenciement collectif, il s’agit de ne pas péjorer le reste de l’entreprise.»

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