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«Se battre, ça paie!»

Piquet de grève.
© Thierry Porchet

La grève a démarré le matin du 7 juin devant les locaux des entreprises d’électricité Valelec Sàrl et ESC Sàrl à Villars-sur-Glâne, près de Fribourg.

Après une journée de grève, les 17 électriciens des entreprises Valelec et ECF Sàrl ont obtenu le versement de leurs arriérés de salaires

«En moins d’une journée, nous avons pu récupérer les arriérés de salaires. Le fait de se battre, ça paie», se réjouit François Clément à l’issue du bras de fer qui a opposé les électriciens des sociétés Valelec Sàrl et ECF Sàrl de Villars-sur-Glâne. Le cosecrétaire régional d’Unia Fribourg salue le résultat de la grève d’une journée déclenchée comme ultime recours le mardi 7 juin, le directeur de ces sociétés n’ayant pas honoré ses engagements. Une grève démarrée à 7h du matin par les 17 travailleurs de ces sociétés et levée à 16h après que le patron a eu effectué les versements. «C’est la preuve que l’entreprise, qui ne payait pas, évoquant différents prétextes, disposait des liquidités nécessaires», note encore le syndicaliste.

Petit retour en arrière. Fin 2021, les employés de Valelec et de ECF, deux sociétés proches dirigées par le même patron, Steve Clément, n’ont pas touché leur 13e salaire. Il lui est également reproché d’autres griefs, en particulier le non-versement d’allocations de perte de gain (APG) maladie et d’allocations familiales de certains employés. Après plusieurs démarches du syndicat Unia, mandaté par les travailleurs, les salaires sont restés impayés.

En mars, un accord est passé avec le patron. «Il s’est engagé à payer le mois manquant en trois tranches, soit à la mi-avril, mi-mai et mi-juin», explique Ivo Leo, responsable de la branche de l’électricité à Unia Fribourg. La première tranche est arrivée sur le compte des salariés avec un peu de retard. La deuxième jamais. «Nous avons adressé une mise en demeure à l’employeur afin qu’il honore ses engagements. Sans réponse de sa part, les électriciens ont démarré la grève le 7 juin au matin devant l’atelier des sociétés. Le patron était là. Il a vite compris que les employés ne reprendraient pas le boulot jusqu’à ce qu’il ait payé ses dettes.»

Détermination

Dans la matinée, après une conférence de presse, Unia Fribourg envoyait un communiqué informant des raisons de la grève et demandant également au PLR de se désolidariser de son élue communale Carole Clément-Haymoz, propriétaire de Valelec et épouse du directeur, et à la championne olympique fribourgeoise Mathilde Gremaud de ne plus prêter son image à Valelec tant que les ouvriers n’auraient pas été payés. Dix minutes plus tard, l’employeur ressortait des bureaux avec la preuve du paiement de la 2e tranche du salaire. Exigeant des garanties sur le versement de la 3e tranche et sur les autres problèmes ouverts, les grévistes ont poursuivi leur arrêt de travail. Face à leur détermination, l’employeur a versé la dernière tranche et réglé quelques aspects du contentieux sur les allocations sociales, permettant la levée de la grève en fin d’après-midi et la reprise du travail le lendemain. Des procédures devant la justice restent cependant ouvertes au sujet du non-versement d’allocations maladie ou familiales à quelques ouvriers.

«Nous sommes très contents du résultat de cette action», souligne Ivo Leo, rappelant que les salaires impayés n’étaient pas une «modique somme de 18000 francs», comme l’a prétendu le patron à La Télé le jour de la grève, mais bien un montant d’environ 46000 francs, sans compter les allocations sociales qui n’ont pas encore été récupérées.

Au lendemain du conflit, l’ambiance n’était pas au beau fixe dans l’entreprise. La reprise a en effet été entachée de pressions sur les travailleurs. «Nous demandons à l’employeur qu’il respecte l’accord et ses employés», nous confiait le syndicaliste François Clément mercredi dernier, avertissant que, si ce n’était pas le cas, il pourrait y avoir des répercussions.

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