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Rêve en cuisine

L'équipe de l'Auberge d'Hauterieve.
© AA

C’est dans une ambiance détendue et conviviale que les employés de l’Auberge d’Hauterive se sont exprimés sur leurs conditions de travail, lors d’une conférence de presse organisée par Unia Neuchâtel le 14 juin.

En cette journée du 14 juin, Unia Neuchâtel a voulu mettre en lumière des exemples positifs de bonnes pratiques dans l’hôtellerie-restauration

Travailler autrement, oui mais comment? En cette journée de grève féministe, Unia Neuchâtel a souhaité montrer que d’autres modèles sont possibles. Le syndicat a ainsi valorisé les bonnes pratiques de deux établissements, le Carvi Noir (lire encadré) et l’Auberge d’Hauterive, «qui ont mis en place des outils de gestion respectueux des travailleuses et des travailleurs, qui allient à la fois préservation de conditions dignes, aménagement de la vie privée et vie professionnelle et lutte contre le harcèlement».

L’hôtellerie-restauration vit une pénurie de main-d’œuvre exacerbée par la crise liée à la pandémie passée. Pour Unia, cette période est ainsi propice à une remise en question de la branche et des logiques de gestion du personnel.

«En tant que syndicat, nous rencontrons beaucoup de gens du secteur en burn-out, qui quittent la profession à la suite de trop de pression», explique la secrétaire syndicale Isabel Amián aux journalistes présents dans le jardin de l’Auberge d’Hauterive, entourée des employés du restaurant. Avec sa collègue Manuella Marra, elle met en avant la charte contre le harcèlement dont s’est doté l’établissement. Les deux coassociés, Federico Ventrici et Antoine Lecefel, rappellent leur volonté de ne tolérer aucune discrimination de quelque nature que ce soit. «Les employés sont les ambassadeurs de l’établissement. S’ils sont respectés, la clientèle va le ressentir, souligne le premier. Notre établissement gagne ainsi en attractivité.»

En osmose

Corrado Cane, serveur, s’exprime: «Je suis passionné par ce métier, mais il est très dur et intensif. Il faut donc savoir garder sa santé mentale et physique. Après deux ou trois gérants avec qui cela s’est mal passé, je me retrouve ici comme dans un monde à part où j’ai vraiment plaisir à travailler. L’autre jour, il y avait beaucoup de stress, mais on a aussi beaucoup rigolé. Les clients apprécient nos sourires.» «Même si, bien sûr, les exigences sont là, on a la liberté d’être soi-même. J’ai rarement trouvé un cadre aussi chouette qu’ici. C’est rassurant», abonde Ophélie Llinarez, serveuse. Un cuisinier utilise même le mot «calme» pour décrire l’ambiance de travail. Quant à Alain Colitti, 39 ans de métier, il ajoute: «On a la possibilité de s’exprimer. Ailleurs, on a souvent peur du patron. Ici, l’équipe est en osmose.» 

A la question des salaires, Federico Ventrici affirme que les rémunérations sont au-dessus des minima de la CCNT. «Bien sûr, nous sommes toujours sur le fil. Car il s’agit de pouvoir préserver les emplois sur le long terme et donc de pérenniser l’entreprise que nous avons lancée il y a un an exactement. Nous avons eu la chance d’échapper aux fermetures liées à la pandémie.»

L’établissement est ouvert quatre jours par semaine. Le temps de travail est de 42 heures hebdomadaires. Les journées sont donc longues. «Par contre, je refuse que les gars en cuisine travaillent de 8h à minuit comme c’est le cas dans certains établissements. Leur pause de 14h30 à 17h30 est essentielle», explique Antoine Lecefel. «On reste à l’écoute des besoins de nos employés pour qu’ils puissent avoir une vie sociale. Mais, bien sûr, on a aussi un restaurant à faire tourner.»

Les employés autour de la table sont majoritairement masculins. Mais une cheffe de partie et une apprentie ont été engagées pour la rentrée, ainsi que plusieurs serveuses. Comme le rappelle Isabel Amián: «Comme l’égalité salariale, la parité est essentielle, aussi dans les postes à responsabilités.»

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