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Les Vaudois voteront pour élargir les droits des étrangers

photo de groupe
© Ag!ssons

Le mouvement citoyen Ag!ssons a déposé le 1er septembre son initiative «Pour des droits politiques pour celles et ceux qui vivent ici»

L’initiative populaire cantonale vaudoise «Pour des droits politiques pour celles et ceux qui vivent ici» a abouti. Le mouvement Ag!ssons a récolté plus de 15000 signatures, alors que 12000 étaient nécessaires. Une première victoire pour ce collectif citoyen qui a lancé, en avril dernier, plusieurs initiatives afin de renforcer la démocratie. Celle-ci, la première à aboutir, demande que toute personne étrangère domiciliée depuis dix ans au moins en Suisse et trois ans dans le canton de Vaud puisse être élue et voter dans le canton. Cela concerne plus d’un tiers des habitants du canton, qui travaillent, participent à la vie associative et sportive, paient leurs impôts et dont certains y sont même nés. Ag!ssons souligne: «Il en résulte que les élections et les votations ne sont pas représentatives de la population du canton de Vaud et qu'elles ne vont pas dans le sens d'un élargissement de la démocratie: ce tiers manquant de la population est également impacté par les décisions politiques, pourtant, il n'a pas son mot à dire! L'instauration des droits politiques pour les non-Suissesses et les non-Suisses permettra de combler ce problème de représentativité et d'inclusivité. Renforçons la souveraineté populaire et la cohésion de la société en leur donnant le droit de participer activement aux processus démocratiques!»

Troisième votation

Les Vaudois voteront pour la troisième fois sur le sujet. En 1992 et en 2011, deux initiatives cantonales avaient échoué dans les urnes à 74% pour la première et 69% pour la seconde. «Pendant notre récolte, menée par une septantaine de bénévoles, nous avons senti un fort enthousiasme de la part des citoyens des 300 communes vaudoises. Avec la crise du Covid, je pense qu’il y a eu une prise de conscience de l’importance des travailleuses et des travailleurs souvent non suisses qui étaient au front», souligne Simon Berthoud, responsable de campagne pour Ag!ssons, qui espère le soutien des partis de gauche et des syndicats à cette initiative.

Depuis vingt ans, les droits politiques sont octroyés aux personnes détentrices d’un permis B ou C dans les communes vaudoises (après dix ans en Suisse et dès trois ans dans le canton). Une situation similaire se retrouve dans nombre de communes romandes. Toutefois, au niveau cantonal, seul le Jura (depuis 1979) et Neuchâtel (depuis 2001) ont donné le droit de vote, mais non pas d’éligibilité, aux personnes de nationalité étrangère. 

 

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