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Une convention comme remède

Rassemblement d'assistantes en pharmacie à Ouchy
© Olivier Vogelsang

Le personnel revendique notamment de meilleurs salaires. Au micro, Fanny Hostetter, présidente du comité vaudois des assistantes en pharmacie, a dénoncé l’attitude des patrons refusant d’ouvrir la discussion sur une convention.

Les assistantes en pharmacie du canton de Vaud ont lancé une pétition en faveur d’une convention collective de travail

Animation particulière le 1er Mai devant la pharmacie lausannoise Metro à Ouchy, tenue par Christophe Berger, président de la Société vaudoise de pharmacie (SVPh). Soutenues par Unia, une dizaine d’assistantes en pharmacie – la profession compte une majorité de femmes – se sont rassemblées devant l’officine, brandissant banderoles et pancartes. Elles ont choisi la date symbolique de la Fête du travail pour annoncer le lancement d’une pétition. Ce texte réclame l’ouverture de négociations en faveur de la conclusion d’une convention collective de travail (CCT).

Une proposition jusqu’à présent rejetée par l’assemblée générale de la SVPh et les grandes chaînes du domaine. «Après plusieurs années de discussions, nous nous trouvons toujours face à un refus, a dénoncé Giorgio Mancuso, secrétaire syndical d’Unia Vaud. Nous misons aujourd’hui sur le soutien populaire pour faire bouger les lignes.» Cette idée avait été discutée au préalable lors d’une assemblée du personnel réunissant fin janvier plus de 100 participants. 

Colère et désarroi

Rémunérations basses, perspectives d’évolution quasi inexistantes, 13e salaire à bien plaire: le collaborateur d’Unia a dressé la liste des maux rongeant la profession. «Après des années de service, nombre d’employées ne touchent toujours pas plus de 4300 francs brut», s’est-il indigné, insistant encore sur la problématique de la formation continue. «Il n’y en a presque pas. Et les rares cours doivent être effectués sur des heures prises en dehors du temps de travail et n’entraînent pas de reconnaissance.» Le syndicaliste a aussi pointé du doigt les mauvaises conditions dans la branche pour expliquer le nombre de défections au terme d’un apprentissage pourtant compliqué.

Fanny Hostettler, présidente du comité vaudois des assistantes en pharmacie, a partagé son désarroi et sa colère face à l’attitude des patrons. «Ils prétendent qu’une CCT est inutile puisqu’il y a désormais une démarche cantonale en vue de l’introduction d’un salaire minimum. Une CCT sert à reconnaître une formation et une expérience au-delà d’un salaire minimum vital.» Autre motif de rejet des employeurs: la question des contrôles qu’impliquerait la signature d’un tel accord afin d’en garantir son application. «La SVPh s’inquiète sans raison de l’arrivée des syndicats. Son attitude se révèle paradoxale, car elle est consciente que la branche aujourd’hui n’est pas attractive», déclare Giorgio Mancuso. La réaction a aussi été jugée incompréhensible par Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse et premier signataire de la pétition, venu apporter son soutien aux travailleuses, à leur lutte «exemplaire».

«Nous ne lâcherons rien»

«Les contrôles s’effectuent de manière paritaire. Pour quelles raisons ne seraient-ils pas envisageables? Une CCT régule la branche, évite le dumping, la concurrence déloyale», a indiqué le socialiste, soulignant que des secteurs bien plus en difficulté que les pharmacies ont adopté des CCT, à l’image de la restauration ou de l’artisanat. «Les pharmacies étant également financées par l’Etat et les primes, elles doivent garantir des salaires décents au personnel. Il faudrait un seuil minimal de 5000 francs mensuels. La revalorisation de l’apprentissage passe également par des actes», a encore ajouté le Vaudois.

Les revendications détaillées, le groupe est entré dans l’officine invitant Christophe Berger à signer la pétition. Un geste qu’il a accepté d’effectuer en marque de compréhension pour les attentes du personnel. Mais non sans préciser que toute nouvelle discussion sur le sujet devra être validée par une éventuelle assemblée générale de la SVPh. Véritable espoir? «Dans tous les cas, nous nous battrons jusqu’au bout. Nous ne lâcherons rien, prévient Giorgio Mancuso. Nous avons été mandatés par une majorité du personnel de la branche.» Le syndicaliste mise sur la récolte de 10000 signatures au cours de ces prochains mois. Cette étape franchie, sans entrée en matière des patrons, des actions plus fortes ne sont pas écartées...

Lien pour signer la pétition

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