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Au service de nos co-nationaux

Nicolo Adamo et Fernando Ardito accueilleront bientôt leurs compatriotes dans les bureaux d'Unia à Fribourg

Actifs depuis toujours en faveur de la communauté italienne, deux militants d'Unia installent une permanence pour leurs compatriotes dans les locaux du syndicat à Fribourg. Ils les renseigneront sur leurs droits et les aideront à effectuer des démarches, tant auprès du consulat que des assurances sociales en Italie. Cette permanence ouvrira le samedi après-midi, dès le 18 février.

Ils défendent les couleurs d'Unia, de l'Inca, de la Cgil, des Colonies libres italiennes et de bien d'autres associations. Mais surtout, ils ont le cœur sur la main et se dévouent sans compter pour leurs compatriotes. En particulier lors d'une permanence hebdomadaire qui prendra bientôt ses quartiers dans les locaux d'Unia à Fribourg. Ils, ce sont Nicolo Adamo et Fernando Ardito, deux compères, deux amis, immigrés italiens, le premier depuis bientôt 50 ans et le second depuis une bonne trentaine d'années. Des militants actifs et fidèles, qui se sont battus et se battent encore sur tous les fronts. Des militants devenus Suisses, en 2007 pour Nicolo et en 2008 pour Fernando, «parce que nous avons beaucoup lutté pour obtenir le droit de vote des étrangers. Nous l'avons maintenant au niveau communal mais nous voulons aussi voter sur les grandes choses», indique Fernando Ardito. «Nous avons aussi été un peu poussés par l'UDC...» ajoute Nicolo Adamo.
Doubles nationaux, Nicolo et Fernando restent Italiens jusqu'au bout des ongles. Et en sont fiers, même si un certain «cavaliere» a laissé une triste image de leur pays. Mais tous les «cavaliere» ne sont pas à la même enseigne. Et Nicolo, discrètement, avoue que lui aussi a été nommé «cavaliere», il y a quelques années, par le consul italien au nom du gouvernement. «C'est un honneur, une reconnaissance venue de l'immigration italienne pour quelqu'un qui aide les autres», dit-il.

Assistance aux travailleurs et aux retraités
Ce soutien aux autres est aussi ce qui motive Fernando Ardito. Lui a été nommé en 2001 «correspondant consulaire» par le Ministère des affaires étrangères. Ce titre lui confère le droit d'authentifier les photos et les signatures, un droit utile pour les demandes de papiers d'identité ou la remise de certificats d'existence, réclamés par les institutions versant des rentes. Il est également correspondant de l'Inca-Cgil, l'Institut national italien d'assistance aux travailleurs, présent en Italie et dans le monde. Un institut créé en 1945 par la Confédération générale italienne du travail (Cgil).
Avec ses deux casquettes, et lors des permanences tenues jusque-là dans d'autres locaux, Fernando Ardito peut renseigner ses compatriotes et effectuer les premières démarches soit auprès du consulat, soit pour des questions liées aux assurances sociales, par exemple pour des travailleurs ayant droit à une rente en Italie. «J'ai du temps à dédier à mes co-nationaux. Et les gens commencent à être âgés, alors si je peux leur rendre service, en évitant par exemple qu'ils se rendent deux fois au consulat à Genève pour leur passeport. Si je fais les premières démarches, ils n'auront à se déplacer qu'une fois, pour les empreintes» explique Fernando. Ancien machiniste dans le bâtiment, Fernando, 58 ans, est rentier AI à la suite d'un accident non professionnel et «grand-papa à mi-temps», sourit-il.

Nouveaux migrants
Il rappelle que le consulat de Lausanne a fermé ses portes le 1er novembre dernier, malgré la forte mobilisation de la communauté italienne contre cette mesure d'économie dictée par le Ministère des affaires étrangères.
«Il y a aussi des jeunes qui arrivent d'Italie. Avec cette permanence au syndicat, nous pourrons les conseiller et les orienter», ajoute Nicolo Adamo, ancien maçon et contremaître, à la retraite depuis 6 ans «grâce à Vasco (ndlr: Pedrina d'Unia», rigole-t-il, heureux de sa retraite anticipée.

Tous les samedis
Les deux compères tiendront leur permanence tous les samedis, de 14h30 à 17h, dès le 18 février. Une cause totalement bénévole et un service gratuit. Chaque semaine, la permanence accueille entre 5 et 15 personnes. «Nous voulons dire merci à Unia qui a accepté de prendre en charge les défaillances de notre gouvernement. Ce dernier ne paie plus notre loyer depuis longtemps», souligne Nicolo.
«C'est juste et normal que nous puissions soutenir l'engagement de nos militants», relève pour sa part Armand Jaquier, secrétaire d'Unia Fribourg. «Nos deux camarades ont toujours eu une activité importante pour la communauté. Ils ont un idéal politique et une vision de la société auxquels ils continuent à se consacrer. Cette permanence, c'est aussi une partie du travail syndical qui se concrétise», se réjouit-il.

Sylviane Herranz

Permanence Inca et consulaire: tous les samedis dès le 18 février, de 14h30 à 17h au secrétariat Unia, route des Arsenaux 15 à Fribourg.