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«Le pire règlement du canton»

Référendum brandi, la ville d'Echallens en arrière-plan.
© Thierry Porchet

Le comité référendaire a récolté largement plus de signatures que nécessaires – il en fallait 618. Il se bat notamment contre une ouverture prolongée des magasins à 20h du lundi au vendredi, au lieu de 19h.

Muni de près de 1080 signatures, un référendum contre l’extension des horaires d’ouverture des magasins à Echallens vient d’être déposé à la Municipalité

Hors de question d’accepter l’extension des horaires des magasins à Echallens. Un comité référendaire, formé de partis de gauche et d’Unia, a remis le 23 juillet dernier, près de 1080 signatures à la Municipalité. La fronde s’est organisée à la suite de la décision du Conseil communal, réuni en séance le 28 février dernier, de prolonger à 20h l’ouverture des commerces du lundi au vendredi au lieu de 19h, et le samedi à 18h au lieu de 17h. A noter que, pour ce dernier jour, la pratique avait déjà devancé le feu vert officiel des autorités: bénéficiant d’une nocturne par semaine, les enseignes l’avaient placée le samedi. «C’est le pire règlement du canton de Vaud. Sans oublier que les magasins d’Echallens ont, de surcroît, droit au total à six nocturnes par an!» s’indigne Giorgio Mancuso, secrétaire syndical d’Unia, soulignant que le chef-lieu du district du Gros-de-Vaud avait déjà emboîté le pas à Lausanne, en appliquant les mêmes horaires que la capitale. Et ce alors qu’il ne compte que 5700 habitants. Quoi qu’il en soit, l’annonce dans le Bulletin officiel des changements en cours a mobilisé les opposants qui sont parvenus à rassembler bien plus de signatures que nécessaire, soit 1078. «Un tout bon score, sachant que nous avions besoin seulement de 618 paraphes, représentant les 15% de la base électorale. Et cela d’autant plus que la récolte des signatures, qui devront encore être validées, s’est déroulée durant les vacances estivales. La population reste sensible à la thématique, au sort du personnel de vente, à la question de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. C’est rassurant de le vérifier, même si cette tendance se révèle toutefois moins perceptible auprès des jeunes», commente le syndicaliste, soulignant par ailleurs qu’un élargissement des horaires ne créerait pas d’emplois.

Pas de compensation prévue

«Les pauses seront allongées et compliqueront l’existence des travailleuses et des travailleurs résidant trop loin des commerces pour pouvoir rentrer à la maison.» La décision de prolonger les heures d’ouverture énerve d’autant plus Giorgio Mancuso qu’aucune compensation n’est prévue en échange. «L’idée vise seulement à rendre Echallens encore davantage accessible à la consommation. Mais c’est inutile. Le pouvoir d’achat n’augmente pas.» Le projet ne fait pas non plus l’unanimité auprès des magasins. «La majorité des petits commerçants n’y sont pas favorables. Déjà aujourd’hui, certains ne maintiennent pas leurs portes ouvertes jusqu’à 19h. Même ceux intégrés dans des grands centres commerciaux constatent qu’à partir de 18h30, les espaces sont souvent quasi déserts.» Des éléments qui autorisent le syndicaliste à se montrer optimiste quant à l’issue des votations qui auront lieu entre la fin septembre et la mi-novembre. Et le collaborateur d’Unia de rappeler encore que le but reste de conclure, à moyen terme, une convention collective de travail cantonale et de mettre fin à ces combats à répétition. Un objectif d’autant plus nécessaire que la majorité des salaires dans la vente n’atteint pas les 4000 francs (x13).

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