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Non à l’amputation des salaires des grévistes!

Les salariés du Matin ayant participé aux grèves début juillet seront sanctionnés par Tamedia. Inadmissible, selon les syndicats, qui réclament la reprise des négociations

Les employés du Matin ne sont pas au bout de leur peine. Après avoir été licenciés pour la plupart et avoir vu l’édition papier disparaître, ils ont été avertis par Tamedia de représailles à l’encontre des participants à la grève survenue entre les 3 et 5 juillet. En effet, l’éditeur entend ponctionner les salaires d’août, estimant qu’un salaire n’est dû qu’en contrepartie d’un travail effectué. Pour l’heure, il est encore difficile pour les syndicats d’avoir une vision globale du nombre de personnes touchées et du montant de la sanction. «Même si les retenues de salaire en cas de grève sont juridiquement légales et relèvent du droit de l’employeur, c’est dans ce cas une sanction inadmissible, dénonce Stephanie Vonarburg, vice-présidente de Syndicom et responsable du secteur médias. Les salariés sont très remontés, et c’est compréhensible. Un cadre préalable à la médiation avait été fixé dans lequel les employés devaient suspendre la grève et Tamedia s’engageait à ne pas prendre de sanctions contre les grévistes. Une retenue de salaire va clairement à l’encontre de ce qui avait été convenu.» Cette pression financière, continue la syndicaliste, est d’autant moins intelligible «au vu de l’excellent état des comptes de Tamedia».

Le temps presse

Dans ce contexte, les syndicats, encore choqués du retrait brutal de Tamedia de la médiation, exigent une reprise des négociations au plus vite. «L’éditeur zurichois est contraint par la convention collective de travail de négocier un plan social», souligne Stephanie Vonarburg. Le dossier des salaires amputés sera aussi mis sur la table à ce moment-là. «Les collaborateurs licenciés sont devant le vide financier, ils n’ont aucune idée des prestations auxquelles ils auront droit. Le temps presse.» Cela dit, insiste la syndicaliste, il ne s’agit pas uniquement de négocier un plan social, le conflit étant beaucoup plus large. «Les négociations doivent également porter sur l’avenir des autres rédactions et la diversité de la presse.» Et pour cause, de nouvelles mesures d’économies pourraient être prévues par Tamedia. «Aucune rencontre n’a encore été agendée à ce jour, informe la vice-présidente de Syndicom. Les cadres supérieurs de Tamedia seraient actuellement en vacances…»

 

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