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Réduire le temps de travail, augmenter les salaires

A la caisse d'un supermarché. Scannage des articles.
© Thierry Porchet

Les délégués ont évoqué les difficiles conditions de travail de la vente et réclamé une hausse des rémunérations.

Une quarantaine de délégués du commerce de détail d’Unia se sont réunis pour la conférence annuelle de branche sur le thème «Organisation et réduction du temps de travail dans la vente»

Le personnel de la vente veut que son travail soit reconnu parce que le commerce de détail est en plein essor grâce… à lui. Ce message de la Conférence de branche du commerce de détail d’Unia, tenue le 26 avril à Berne, est aussi limpide que ses revendications: une réduction de la durée du travail avec compensation intégrale du salaire, ainsi que des augmentations générales des revenus.

Comme le souligne Unia, dans un communiqué, «rien qu’au cours des deux années marquées par le coronavirus, les détaillants ont réalisé des chiffres d’affaires élevés et augmenté la valeur ajoutée nette. Dans le même temps, l’emploi n’a que légèrement progressé, ce qui signifie que la productivité du travail est en hausse. Les salaires ont certes augmenté, mais nettement moins que la productivité.» Autrement dit, les salaires sont toujours plus bas que les gains de productivité.

Plusieurs travailleuses, pendant la Conférence, ont partagé leurs inquiétudes quant à leur capacité à pouvoir continuer à œuvrer à ce rythme. «Il y a une densification du travail avec une hausse de la flexibilité et de la polyvalence. Les petits moments pour souffler n’existent plus», souligne Anne Rubin, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia. «Les témoignages des vendeuses et des vendeurs sont éloquents. Ils disent et redisent à quel point ils n’ont plus de vie. L’amplitude des horaires de travail est dénoncée. Le personnel commence très tôt et finit très tard. Comment dès lors concilier vie familiale et vie professionnelle?»

Les militants ont dénoncé des journées interminables, les plannings de travail flexibles, les horaires décalés, les heures non comptabilisées, les pauses quasi jamais payées. «Les semaines de 40 à 50 heures ou les semaines de six jours sont monnaie courante dans le commerce de détail», souligne Unia. Cela au détriment de la santé physique et mentale des employés.

Embaucher, une nécessité

«A l’augmentation de l’intensité du travail s’ajoute le renchérissement actuel de plus de 2%. Si aucune mesure n'est prise, beaucoup de familles risquent de perdre énormément de pouvoir d’achat. Les salaires doivent donc être rapidement revalorisés», ajoute encore le syndicat. 

Dans une résolution, les participants à la Conférence de la branche réclament par conséquent: une réduction de la durée de travail avec la compensation intégrale du salaire, et davantage d’effectifs pour atténuer l’augmentation des cadences; des pauses payées; des journées de travail moins longues; des samedis et des soirées libres sur une base régulière; la fin du vol des heures; la compensation du renchérissement pour tous et une augmentation générale des salaires au titre de la participation des employés à la bonne évolution économique.

Pendant cette journée, des membres du syndicat belge CSC ont témoigné par visioconférence de leur grève chez Lidl, en 2018, puis en automne 2021. Grâce à leur mobilisation, les grévistes ont obtenu une amélioration concrète de leurs conditions de travail, avec notamment une augmentation des effectifs. Des ateliers ont ensuite permis de renforcer la formation des délégués quant à la manière d’aborder leurs collègues qui craignent de s’exposer en se syndicalisant. Anne Rubin ajoute: «Pour arriver à un taux d’organisation, comme chez Lidl en Belgique par exemple, les travailleuses et les travailleurs doivent surmonter leurs peurs, car le collectif est la meilleure protection qui soit.»

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