Silence radio de Migros Valais et de Denner
Unia Valais déplore l’opacité des enseignes concernant les conditions de travail de ses magasins partenaires
Ce printemps, Unia a interpellé Denner et Migros Valais pour connaître les conditions de travail en vigueur auprès de leurs magasins satellites et franchisés. A la suite d’une action pour dénoncer les conditions de travail dans des magasins estampillés Denner, et après plusieurs courriers, le silence des deux enseignes font craindre à Unia Valais que les conditions de travail soient bien éloignées de celles de leur propre personnel. Or, Migros Valais a annoncé sa volonté de développer des magasins de proximité entre autres au travers de partenaires franchisés. Son directeur, Max Alter, déclarait notamment dans Le Nouvelliste du 12 avril que plusieurs projets étaient à l’étude. Il indiquait: «Nous avions déjà un contrat de livraison avec onze partenaires mais sans influence sur la conception du point de vente ni sur la gestion quotidienne. Ce qui signifie que le travail de Migros s’arrêtait devant la porte du magasin. Désormais, les contrats de franchise instaurent un lien plus fort. Migros investira entre un et deux millions de francs dans l’agencement des surfaces. Nous pourrons aussi intervenir dans le fonctionnement du commerce. Et nous pourrons aider ces indépendants au niveau du conseil et de la gestion.»
Responsabilité sociale
A la question de savoir pourquoi Migros n’ouvrait pas des supermarchés «classiques», Max Alter répondait: «Avec la franchise, le partenaire conserve quelque 20% de marge de manœuvre sur son assortiment. Il peut ainsi, par exemple, vendre de l’alcool ou du tabac afin d’atteindre un chiffre d’affaires suffisant, ce qui serait difficile uniquement avec l’assortiment Migros.» Mais qu’en est-il de sa marge de manœuvres concernant les salaires de ses employés? C’est ce que souhaite connaître Unia Valais depuis plusieurs mois. Car «tant sur le site internet de Migros que celui de Denner où est répertorié l'ensemble des magasins qui vendent leurs produits, peu importe leur statut (filiales, franchisés, satellites, partenaires), les deux enseignes mettent en avant les conditions de travail offertes à leur personnel et leur responsabilité sociale respective. Migros va jusqu'à prétendre que la convention collective dont bénéficie son personnel est «l'une des meilleures conventions collectives nationales de Suisse», souligne Unia Valais début août dans un communiqué. Une situation qui se retrouve chez Denner, propriété de Migros depuis 2007, dont plus de 30% de ses magasins ont un statut de partenaires ou de franchisés.
«A ce jour, tant notre courrier du 11 avril à Denner que ceux du 17 avril et 18 mai à Migros Valais sont restés lettre morte!» dénonce le syndicat qui demande les preuves que «la responsabilité sociale dont se targuent ces deux enseignes, parmi les principales du pays, s'applique à l'ensemble du personnel actif dans des magasins vendant leurs produits».