Un résultat inacceptable
Les partenaires sociaux de Coop déplorent le résultat des négociations salariales estimant l’augmentation trop faible et sa répartition problématique
Mésentente et mécontentement sur le résultat des négociations salariales 2019 pour le personnel de Coop. Au terme de plusieurs rounds de pourparlers, le géant orange a décidé de rehausser de 1% la masse salariale de chaque unité (magasins, centres de distribution, etc.) et à titre individuel. Cette issue ne satisfait pas Unia, Syna, la Société des employés de commerce et l’OCST qui l’ont fait savoir dans un communiqué commun. «Ce résultat est inacceptable au regard de la situation confortable du groupe Coop, d’une part, et des menaces sur la perte de pouvoir d’achat qui pèsent sur les collaborateurs, d’autre part», s’indigne Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, relevant que les discussions, difficiles, ne se sont pas soldées par un accord. Les partenaires sociaux de Coop dénoncent en effet une augmentation salariale trop faible, qui ne profitera pas à tous, et un manque de transparence dans sa répartition.
Inégalité de traitement
«Qui bénéficiera de la hausse? La question reste ouverte», déplore le syndicaliste. Une répartition individuelle ne prévoit en effet pas d’égalité de traitement des employés contrairement à une hausse générale ou à une augmentation dont une part au moins est générale. «Nous avions de notre côté revendiqué une hausse de 2,5% dont la moitié aurait été garantie à l’ensemble des collaborateurs et le reste partagé de manière différenciée mais selon des critères objectifs. Comme, par exemple, l’ancienneté. Notre requête a tenu compte du renchérissement du coût de la vie qui devrait s’élever entre 0,8 et 1%, des primes maladie et des loyers qui ont pris l’ascenseur et du fait que nombre de collaborateurs de longue date n’ont souvent plus eu d’augmentation depuis longtemps.» Pour le syndicaliste, la requête n’avait rien d’irréaliste. «Malgré un contexte difficile, la situation dans le commerce de détail s’est améliorée. Coop a augmenté ses bénéfices. Le groupe a investi dans la vente sur Internet et est aussi actif sur le marché international. Les chiffres de cette année se révèlent meilleurs que ceux de 2017. Ces résultats sont notamment dus à la productivité croissante des employés qui sont soumis à une pression toujours plus forte.»
Appel à la mobilisation
Des arguments qui n’ont pas été pris en compte par Coop. Qui, de son côté, a entamé les négociations en annonçant que les contributions à la caisse de pension allaient l’an prochain être relevées afin de maintenir les prestations actuelles, à la suite d’une baisse du taux technique (rendement minimal des placements). Raison pour laquelle le groupe entendait, dans un premier temps, limiter l’augmentation de la masse salariale à 0,5%. Rappelons que les cotisations en question sont payées pour un tiers par les salariés, les deux autres étant à la charge des patrons. L’augmentation pour les employés se montera dès janvier à 0,7% du gain assuré. Du coup, certains collaborateurs qui ne gagneront pas un sou de plus verront leur revenu diminuer.
Dans ce contexte, les partenaires sociaux vont continuer à s’engager pour que tous les travailleurs participent au succès de l’entreprise. «Nous allons l’an prochain redoubler d’effort dans ce sens», annonce Arnaud Bouverat. Tracts à l’appui, Unia informe actuellement le personnel Coop de la situation et l’invite à se mobiliser pour de meilleurs salaires en 2019. «Il n’est pas acceptable que le pouvoir d’achat d’une partie des employés, en particulier ceux comptabilisant de nombreuses années de service, recule d’année en année.» Notons que la dernière augmentation générale de salaires remonte à... 2013.
La Convention collective de travail conclue entre Coop et les organisations des salariés couvre 37000 employés.