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Vaud: les chauffeurs de taxi tirent la sonnette d’alarme

taxis sur la place de la Riponne
© Thierry Porchet

Face à la concurrence d’Uber, les chauffeurs de taxi se mobilisent, comme ici le 8 mai dernier devant le Palais de Rumine à Lausanne. Ce jour-là, les chauffeurs lausannois protestaient contre la décision du Service intercommunal des taxis de reconnaître la plateforme comme centrale d’appels.

Le projet de loi cantonale qui sera débattu en 2019 doit être revu, selon les conducteurs vaudois

Près d’une centaine de chauffeurs salariés et indépendants se sont réunis en assemblée dans les locaux d’Unia à Lausanne fin novembre. Ils demandent que le projet de loi cantonale sur les taxis/VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) soit renforcé pour combattre efficacement la concurrence déloyale.

En vue des débats au Grand Conseil prévus en janvier, les chauffeurs (de type A) organisés en associations (Acts, l’Association des chauffeurs de taxi salariés, et Utile, l’Union des taxis indépendants), soutenus par Unia, ont listé les améliorations nécessaires. A commencer par l’obligation d’une formation validée par un examen, notamment pour garantir la sécurité des usagers (connaissance des lois, des chantiers, des événements, de l’environnement, maîtrise du français…). Si cette formation est exigée à Genève, elle a été refusée dans le canton de Vaud par une majorité de la commission du Grand Conseil chargée d’élaborer la loi.

De plus, le manque de contrôle sur le terrain risque de faire que cette dernière devienne une coquille vide. «Si le projet de loi cantonale impose à tous les acteurs une obligation de renseignement bienvenue sur leurs activités, elle ne prévoit pour l’heure aucun contrôle de police sur le terrain. Par ailleurs le délai de deux ans prévu pour permettre les contrôles (introduction du registre cantonal des taxis) doit être raccourci», indiquent Unia et les deux associations de chauffeurs de taxi dans un communiqué commun.

«Le canton de Vaud doit être attentif à ne pas affaiblir les taxis salariés. La formation est essentielle pour tous les chauffeurs, VTC (dont Uber) compris. C’est un problème de sécurité publique, explique Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Vaud. Nous voulons de surcroît que les taxis soient identifiables, afin que les policiers puissent les contrôler.»

Comme le rappelle le syndicat et les chauffeurs, «sur le terrain, la situation actuelle a abouti à un laisser-faire des autorités permettant à Uber d’exploiter la précarité de ses propres chauffeurs au détriment de toute la branche des taxis/VTC pratiquement sans contrôle, sur le dos des assurances sociales et des collectivités».

En outre, fin novembre, la Cour constitutionnelle du canton de Vaud a rejeté les recours contre la modification du règlement intercommunal déposés par les chauffeurs de taxi de la région lausannoise. Ce qui signifie concrètement qu’elle accepte l’accès facilité à un carnet professionnel pour les chauffeurs Uber. Une situation toutefois transitoire, puisque la loi cantonale qui sera discutée en 2019 sera prépondérante.

 

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