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Vaud votera sur un salaire minimum de 23 francs

Mardi 3 octobre, le comité unitaire, composé essentiellement de syndicats et de partis de gauche, a déposé ses initiatives pour un salaire minimum à 23 francs à la Chancellerie d’Etat à Lausanne.
© Olivier Vogelsang

Mardi 3 octobre, le comité unitaire, composé essentiellement de syndicats et de partis de gauche, a déposé ses initiatives pour un salaire minimum à 23 francs à la Chancellerie d’Etat à Lausanne.

Le comité unitaire a déposé ses deux initiatives pour un salaire minimum cantonal avec plus de 16000 signatures chacune, afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs de vivre dignement

«Ce salaire minimum à 23 francs est une nécessité sociale. Car seuls 50% des salariés sont protégés par une convention collective de travail. Négocier des CCT pour tous prendrait beaucoup trop de temps, d’où l’importance de cette mesure complémentaire, en plus du travail syndical.» Arnaud Bouverat, coprésident du comité, secrétaire régional d’Unia et député socialiste, a rappelé les enjeux des initiatives soutenues par la gauche et les syndicats du canton, et bon nombre d’associations. A ses côtés, une soixantaine de camarades syndicaux, d’élus du Parti socialiste, du POP, d’Ensemble à gauche et des Verts, tous unis pour défendre cette proposition d’un salaire minimum à 23 francs, indexation annuelle en sus. «Malgré les vacances estivales, nous avons réussi à récolter plus de 16000 signatures valides par initiative (bien plus que les 12000 nécessaires, ndlr), soit celle pour ancrer le principe dans la Constitution vaudoise, et l’autre, législative, pour fixer les modalités de sa mise en œuvre», précise Gabrielle Lima, coprésidente du comité unitaire et membre du parti Solidarités, sur la place du Château à Lausanne, peu avant la remise des initiatives, le 3 octobre dernier.

Lutter contre les inégalités

Hadrien Buclin, député au Grand Conseil pour Solidarités, assure que cette deuxième tentative est la bonne, après celle de 2011 rejetée par 51% seulement des Vaudois et qui aurait fait du canton un précurseur. «Depuis, des salaires minimums ont été introduits dans d’autres cantons (Neuchâtel, Jura, Genève, Tessin, Bâle-Ville). Et, à chaque fois, le bilan est très positif. Des milliers de salariés voient leurs revenus augmenter. En plus, le chômage diminue, la consommation des ménages modestes favorise la création des emplois. De surcroît, le salaire minimum contribue à lutter contre les inégalités femmes-hommes, et celles entre les plus fortunés – dont les 5% concentrent deux tiers de la richesse totale – et les plus pauvres.» «Aujourd’hui plus que jamais, des actions doivent permettre aux travailleuses et aux travailleurs de sortir la tête de l’eau!» renchérit Anaïs Timofte, conseillère communale popiste. L’économiste Samuel Bendahan, député socialiste, a calculé que rien que pour payer les augmentations des primes maladie, un salaire de 23 francs l’heure présuppose de travailler trois heures de plus par mois: «La crise du pouvoir d’achat est colossale. Donc imaginez ce que vivent les ménages qui gagnent encore moins. C’est inacceptable. Nos initiatives permettent juste un minimum de décence. Il s’agit d’un choix démocratique dans un pays si riche.» Yusuf Kulmiye, secrétaire syndical à Syndicom et membre du Parti socialiste, a quant à lui rappelé que «les salaires réels sont en déclin alors que les richesses augmentent». Et de conclure: «Une augmentation générale est nécessaire. Ces initiatives sont un garde-fou pour les plus précaires, les femmes et les personnes racisées.» Sur ces mots, les cartons lourds de signatures ont été transportés, à quelques pas de là, à la Direction générale des affaires institutionnelles et des communes. Face à l’urgence, liée à l’inflation, certains initiants espèrent une votation déjà en 2024…

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