Manuel*
«Je travaillais en tant que contrôleur de marchandises au Mandarin Oriental depuis plus d’un an et demi quand j’ai été licencié. Depuis l’arrivée du nouveau chef de secteur, il y a eu beaucoup de licenciements. J’ai moi-même reçu deux avertissements, injustifiés à mon sens. J’ai d’ailleurs écrit un courrier de désaccord à la direction. Peu de temps avant l’AG, certains collègues m’avaient reproché de déposer des tracts dans la salle de pause. Pour moi, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un licenciement antisyndical pour décourager les collègues de se mobiliser. Les employés ont peur de perdre leur emploi et la direction en joue: la pression sur le personnel et les menaces de licenciements sont permanentes. Le problème, c’est que beaucoup de tâches effectuées par les employés ne sont pas reconnues par la direction, et quand on ose aborder la problématique, cela se retourne contre nous. Il n’y a aucune considération pour le personnel.»
Clara*
«La situation s’est dégradée il y a environ quatre ans. Avant cela, nous étions environ 300 employés et nous n’avions pas de problème d’effectifs (entre 200 et 220 employés actuellement, ndlr). Aujourd’hui, à cause du manque de personnel, nous avons de plus en plus de tâches et nous faisons beaucoup d’heures supplémentaires qui ne sont pas compensées, ni financièrement, ni en congés. D’après les managers, si on fait des heures en trop, c’est qu’on ne gère pas bien notre temps et, donc, c’est notre problème. Les chefs nous poussent à bout, nous rabaissent et nous manquent de respect. Par exemple, ils nous appellent pendant nos jours de congé pour nous demander de venir travailler, et si on ne répond pas, on se voit infliger des punitions, à savoir des tâches supplémentaires à notre retour. Je retrouve souvent des collègues en pleurs dans les couloirs, d’autres sont en burn-out. Il y a un ras-le-bol général mais de nombreux collègues n’osent rien dire de peur de perdre leur emploi. Il y a aussi un gros problème avec les temporaires, qui sont soumis aux mêmes exigences que nous mais qui sont payés au lance-pierre, sans compter que le Mandarin Oriental ne leur rémunère pas les trois premiers jours de formation. Pour moi c’est injuste et immoral, car tout travail mérite salaire. Pour ma part, je suis fatiguée. J’aimerais que mon travail soit reconnu à sa juste valeur. Je me suis tournée vers Unia, car je n’en pouvais plus. Il faut que les choses bougent une bonne fois pour toutes!»
*Prénoms d’emprunt