Comme nous l’évoquions dans notre dernière édition, Unia lancera à l’automne une grande campagne salariale. En présentant le projet à l’assemblée des délégués du syndicat tenue le 22 juin, Véronique Polito a rappelé que les salaires réels n’augmentaient plus. «Nous voulons que les entreprises partagent les gains de productivité, car ce sont les salariés qui créent les richesses, pas les managers surpayés et les actionnaires. Tel est le message que nous voulons faire passer, a expliqué la membre du comité directeur. C’est un scandale que, chez Coop et Migros, il n’y ait pas eu d’augmentation générale des salaires qui profite à toutes et à tous depuis plus de dix ans. Nous voulons changer cette situation. C’est pourquoi nous voulons assurer une présence importante cet automne dans le commerce de détail. Mais pas seulement: dans le second-œuvre romand, des actions importantes sont par exemple prévues en octobre et, dans l’industrie, des mobilisations et des rassemblements dans le courant du mois de novembre.»
Comme une suite à la grève du 14 juin, Unia s’engagera dans le cadre de cette mobilisation et des négociations salariales pour que les femmes obtiennent enfin les augmentations qui leur reviennent. Et, tant que les femmes ne seront pas protégées correctement par de bonnes conventions collectives de travail (CCT), le syndicat défendra l’instauration de salaires minimaux légaux. «GastroSuisse, avec qui nous discutons le renouvellement de la CCT de l’hôtellerie-restauration, a décidé de suspendre les négociations au motif que les syndicats s’engagent dans les cantons en faveur de salaires minimaux. C’est pour nous un chantage inacceptable, il est hors de question qu’on nous empêche de pousser au niveau cantonal pour des salaires minimaux», a martelé Véronique Polito.
Horloger vaudois, Pascal Greffet a tenu à attirer l’attention des délégués sur un point: «Il y a des personnes employées au nettoyage ou au restaurant, majoritairement des femmes, qui n’ont pas le droit aux avantages de nos CCT, au salaire minimal et qui gagnent 1000 à 1500 francs de moins par mois. Il faut veiller à ce que nos CCT incluent ces collègues.»
Toujours sur le plan des salaires, les délégués ont dénoncé dans une résolution l’initiative de résiliation de l’UDC et invité le Conseil fédéral à négocier avec l’UE un accord institutionnel qui respecte la protection des salaires. «Nous ne devons pas accepter un accord-cadre qui remettrait en question les mesures d’accompagnement, a dit le Genevois Xavier Henauer, président de la commission du personnel de Givaudan. Il est important de maintenir les protections, mais aussi de les étendre, car certains patrons trouvent toujours des ruses pour les contourner, comme on l’a vu récemment sur le chantier des TPG qu’Unia a dénoncé.»