Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Partenariat social mis à mal à Nyon

La société des commerçants nyonnais se dit prête à dénoncer la CCT locale, au risque d’aggraver les conditions de travail des vendeurs. Une situation dommageable selon Unia.

La saga nyonnaise continue. Quelques semaines seulement après la victoire des vendeurs sur les horaires d’ouverture des magasins le samedi, la Société industrielle et commerciale (SIC) se dit prête à dénoncer la CCT locale. Selon nos confrères de La Côte, elle s’est réunie fin octobre en assemblée générale et a pris cette décision à la quasi unanimité (4 abstentions). S’il ne s’agit pour l’heure que d’un vote consultatif, le sort de la CCT se décidant exclusivement au sein de la commission paritaire, le ton est donné.

Pour rappel, la CCT du commerce de détail, datant de 2010, est signée par la SIC et Unia. Elle prévoit, notamment, une limitation du temps de travail à 41 heures hebdomadaires, des salaires minimums et un samedi par mois de congé. En 2016, des discussions s’ouvrent en vue de modifier la convention, notamment à la demande de la SIC pour rallonger l’ouverture des portes jusqu’à 19h le samedi, au lieu de 18h. Un accord est à bout touchant. Unia consulte le personnel qui rejette l’extension des horaires du samedi. Le conflit est alors ouvert. La Ville, compétente sur ce dossier, prend le relais et le Conseil communal finit par voter pour l’extension des horaires le samedi. C’est alors que le syndicat lance un référendum populaire. Les habitants ont eu le dernier mot cet automne: les boutiques continueront de fermer à 18h le samedi.

Injustice

La SIC appelle à la mise en place d’une CCT cantonale, sinon rien. «Nyon est, avec Lausanne, la seule commune à appliquer une telle convention. Ce n’est pas juste par rapport aux autres commerces du canton, qui ont plus de libertés», relève sa présidente dans l’article de La Côte. Sauf que, le comité de la SIC a annoncé récemment sa démission pour fin janvier 2020. Qui reprendra le flambeau? Faute de candidats, survivra-t-elle? Beaucoup de questions restent aujourd’hui ouvertes.

Quoi qu’il en soit, si la CCT est bel et bien dénoncée avant la fin du mandat de la SIC, elle restera tout de même valable jusqu’à décembre 2020. Après quoi il n’y en aura plus.

Vers une CCT cantonale

«Nous déplorons la perte de la CCT car elle apportait des améliorations importantes pour les vendeurs», réagit Giorgio Mancuso, responsable du tertiaire à Unia Vaud. Le syndicaliste admet que la campagne référendaire a pu être violente pour la SIC, mais il relativise. «Malgré tout, nous devrions être capables de nous remettre autour de la table et d’en discuter calmement. Je trouve très cavalier de sa part d’un côté de dénoncer la CCT nyonnaise négociée avec Unia, et de l’autre, de réclamer une CCT cantonale, toujours avec Unia...» Un double jeu difficile à comprendre selon lui. «C’est déplorable de perdre un partenariat social, surtout si tout le monde est dans la même optique, à savoir construire une CCT cantonale», reprend Giorgio Mancuso, qui prévient. «Ce qui s’est passé reviendra forcément sur la table et c’est dommageable. Si la SIC veut être actrice de cette CCT, il va falloir qu’elle change d’attitude.» Affaire à suivre...

Pour aller plus loin

Une convention comme remède

Rassemblement d'assistantes en pharmacie à Ouchy

Les assistantes en pharmacie du canton de Vaud ont lancé une pétition en faveur d’une convention collective de travail

Pour un nouveau contrat-type de la vente en Valais

Unia demande au Canton d'améliorer les conditions de travail dans le commerce de détail et de revaloriser les salaires

Les vendeuses très remontées

Une vendeuse brandit une pancarte demandant des salaires décents

Lors de leur conférence de branche, les employés du commerce de détail ont exigé d’être partie prenante de la numérisation de leur métier. Ils continuent à demander de meilleures conditions de travail, notamment salariales

Les magasins Esprit laissent une centaine d’employés sur le carreau

Des employées et des employés des boutiques Esprit se sont retrouvés devant des portes closes le 26 mars dernier. A Lausanne, sur la devanture de la boutique de la rue de Bourg, des affichettes annoncent une fermeture temporaire…

Une vingtaine de boutiques ont été fermées du jour au lendemain, sans information préalable. Unia, sous le choc de cette faillite soudaine et violente, dénonce la manière de faire