Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Un plan social digne pour les employés de Leclanché Capacitors

Les employés en grève devant les locaux de la société. Tenues de travail au sol.
© Thierry Porchet

A l’annonce de la fermeture du site vaudois, les employés avaient entamé une grève. Si les emplois n’ont pas pu être préservés, les effets de leur suppression ont été atténués.

Après onze jours de grève et une procédure de conciliation, le personnel et le groupe Mersen se sont mis d’accord sur un plan social. Les employés et Unia se disent très satisfaits

Epilogue. Un accord portant sur un plan social a finalement été trouvé dans la nuit du 22 au 23 octobre entre le personnel de Leclanché Capacitors et la direction du groupe français Mersen, propriétaire de l’entreprise basée à Yverdon-les-Bains depuis 2018. Accepté le 23 octobre à l’unanimité par les salariés réunis en assemblée générale, il met un terme au conflit de travail.

Pour rappel, douze des dix-sept employés s’étaient mis en grève fin septembre à la suite de l’annonce de la fermeture du site vaudois en vue d’une délocalisation vers l’Allemagne. Après avoir ficelé un rapport solide présentant des alternatives pour le maintien des emplois, les travailleurs avaient estimé ne pas avoir été pris au sérieux par leur direction qui de plus a, selon Unia, violé les dispositions légales de la période de consultation. Face à cette rupture de confiance, ils avaient décidé de durcir le ton. Après onze jours de grève, qui ont pris fin après la saisie par l’employeur de l’Office cantonal de conciliation et d’arbitrage en cas de conflits collectifs du travail, une délégation composée de représentants du personnel et de secrétaires syndicaux a rencontré la direction de Mersen. Et a négocié de manière intensive pour atténuer les effets des pertes d’emplois consécutives à la fermeture du site à la fin de l’année.

Plan social largement augmenté

Le plan social négocié pour les dix-sept employés prévoit des indemnités de départ allant de cinq à quinze mois de salaire, calculées en fonction de leur ancienneté et de leur âge. Des indemnités ont également été prévues pour les employés avec des enfants à charge. Enfin, l’employeur prendra aussi en charge l’intégralité des cotisations LPP pour une salariée proche de la retraite.

«Il s’agit d’un bon plan social, réagit Nicole Vassalli, secrétaire syndicale d’Unia. Par rapport aux propositions initiales de Mersen, nous avons réussi à doubler, voire tripler les indemnités. Nous aurions évidemment préféré sauver les emplois et le site, mais vu le contexte, nous sommes très contents d’avoir obtenu un plan social digne qui permettra aux employés de se retourner dans la situation sanitaire et économique que nous connaissons. La détermination des grévistes aura porté ses fruits.»

Leclanché Capacitors tirera sa révérence le 31 janvier prochain.

Témoignage

Virginia «Dans l’idéal, on aurait aimé conserver notre poste, pas seulement pour ne pas nous retrouver au chômage, mais aussi car les conditions étaient optimales. Nous avons une super ambiance de travail et une super équipe, qu’il sera difficile voire impossible à retrouver. Quand on a compris que la délocalisation n’était pas négociable, notre priorité était d’honorer les anciens, car si l’entreprise a tourné ces vingt ou trente dernières années, c’est grâce à leur travail et à leur fidélité. Il était aussi capital pour nous de leur assurer une sécurité financière s’ils peinent à retrouver du travail dans l’immédiat. Le plan social est linéaire, il respecte les années d’ancienneté, on peut dire qu’on en est tous satisfaits. Tout le monde y met du sien pour que ça se finisse au mieux. L’équipe montrera sa loyauté jusqu’au bout, et nous espérons que la direction en fera autant. »

Pour aller plus loin

«Nous avons perdu la verrerie, mais nous partons la tête haute»

Après sept journées d’arrêt de travail, les grévistes avaient obtenu le report d’un mois des premiers licenciements et l’ouverture de négociations.

Le four de Saint-Prex (VD) a définitivement été arrêté ce jeudi 27 juin, après que le personnel ait arraché de haute lutte un plan social «acceptable» et tandis que des initiatives sont lancées pour recréer une filière verre en Suisse

Le personnel de Vetropack a son plan social

Après sept journées d’arrêt de travail, les grévistes avaient obtenu le report d’un mois des premiers licenciements et l’ouverture de négociations.

Soutenus par les syndicats Unia et Syna, les travailleurs et travailleuses de Saint-Prex (VD) ont obtenu des indemnités très supérieures aux précédents plans sociaux du groupe

Le jour où le drapeau d’Unia a flotté sur la verrerie de Saint-Prex

Le drapeau d'Unia flotte au dessus du bâtiment Vetropack

Menacés d’être licenciés sans plan social, les travailleurs et les travailleuses de Vetropack ont pris le contrôle de leur usine et mis la main sur le stock de bouteilles. Après sept journées de grève et d’occupation, ils ont obtenu l’ouverture de négociations. Récit

La grève chez Vetropack est suspendue

Les salariés de l'ultime verrerie de Suisse exigent le gel des licenciements, la conclusion d’un plan social et le maintien d'emplois industriels sur le site.

Après sept journées de grève, un accord a pu être trouvé sur les modalités de négociations pour un plan social.