Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

La lutte pour une politique climatique durable et juste s’élargit

Grève du climat le 2 février 2019 à Lausanne.
© Thierry Porchet / Lausanne 02.02.19

La manifestation nationale du 28 septembre sera précédée, la veille, d’une nouvelle grève du climat dans plusieurs villes de Suisse.

La première manifestation nationale du climat aura lieu le 28 septembre à Berne, avec le soutien des syndicats, dont Unia

Trois semaines avant les élections fédérales, l’Alliance climatique organise la première manifestation nationale du climat, le samedi 28 septembre à Berne. «Nous disons haut et fort aux politiciens et aux politiciennes que leurs décisions, aujourd’hui et dans les années à venir, ne concernent rien de moins que nos moyens de subsistance futurs. Nous attendons de l’action plutôt que seulement des mots!» écrit l’Alliance regroupant plus de 80 organisations, des domaines de l’environnement, du développement, des Eglises, de la jeunesse, et l’Union syndicale suisse (USS). Au cœur de cette mobilisation, trois revendications centrales: une politique climatique cohérente, la sortie des énergies et des investissements fossiles, la justice climatique pour une vie digne pour toutes et tous dans le monde entier.

Dans cette lutte contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité et des conditions de vie dignes, les syndicats ont un rôle important à jouer, comme le souligne Lars-Florian Tödter, en charge de la mobilisation au sein de l’Alliance climatique: «Ecologie et conditions de travail vont ensemble. Nous demandons la justice climatique pour que la transition ne se fasse pas au détriment des travailleuses et des travailleurs.» Et d’ajouter: «Avec cette manifestation, nous voulons montrer la diversité et l’ampleur de la mobilisation face à l’enjeu climatique. L’urgence de la situation présuppose d’élire un Parlement qui porte une politique climatique ambitieuse.»

Soutien d’Unia

Mais quel est l’engagement d’Unia? Nico Lutz, membre de la direction, développe: «Unia offre un soutien concret en termes d’organisation, et en participant aux coûts de la manifestation nationale, après avoir donné son soutien officiel en juin.» A l’occasion de son assemblée des délégués, une résolution sur la grève climatique portée par la Jeunesse Unia a en effet été adoptée. Il y est fait mention de la solidarité du syndicat avec le mouvement environnemental international: «Il incombe aux syndicats de porter dans les entreprises la résistance apparue dans les écoles et dans la rue face à la destruction de notre planète (…). En plus d’être dommageables pour notre planète, la croissance illimitée et la surproduction par rapport aux besoins humains lèsent les travailleurs et les travailleuses, les apprenties et les apprentis, et les stagiaires (…). Unia doit s’efforcer de formuler des solutions qui montrent clairement qu’une société durable peut fonctionner sans démantèlement social, et même seulement avec des avancées sociales. Une approche possible résiderait dans la réduction du temps de travail qui s’impose de toute urgence (…). Des salaires minimums, des biens durables et abordables, ainsi que la lutte contre la flexibilité à outrance du temps de travail, constituent d’autres aspects sur lesquels Unia doit insister, dans sa lutte pour une société durable.»

Pour Eric Ducrey, président de la construction et vice-président d’Unia Fribourg, les syndicats doivent se positionner activement: «La question climatique concerne tout le monde, donc bien sûr les salariés. Nous devons soutenir la cause écologique, participer à cette transition, avant qu’on ne doive se battre pour empêcher les effets négatifs. Nous sommes encore au tout début de notre engagement.» Le groupe de mobilisation fribourgeois – constitué de la Grève du climat, Extinction Rebellion, Unia et les Grands-parents pour le climat – a fait une demande pour que les Transports publics fribourgeois soient gratuits le 28 septembre. Plus largement, dans chaque région, les syndicats invitent leurs membres à soutenir le 27 septembre la grève estudiantine mondiale et à manifester le lendemain au niveau national.


«La sensibilisation du mouvement syndical est nécessaire»

Trois questions à Joël Varone, ancien secrétaire syndical d’Unia Genève, nouveau secrétaire de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS).

Comment les syndicats se mobilisent-ils pour le 28 septembre et plus largement pour une société durable?

A Genève, des tractages syndicaux sont prévus. Les jeunes nous ont sollicités à maintes reprises pour un soutien et pour qu’on se fasse le relais de leurs préoccupations auprès des travailleurs. La sensibilisation du mouvement syndical est nécessaire. Avec le mouvement Climatestrike (grève du climat, ndlr), on réfléchit à un cahier de revendications syndicales. Il s’agit d’articuler des mesures qui parlent aux travailleurs et qui font le lien avec le dérèglement climatique, sans sanctionner les salariés. La CGAS s’est déjà positionnée par rapport aux placements du 2e pilier dans une charte, encore à consolider.

Comment appréhender le monde du travail sous l’angle de l’écologie?

La protection des salariés est essentielle, notamment dans la construction en cas de canicule. Les limites doivent être plus claires pour pouvoir arrêter les travaux. Les déplacements professionnels qui contribuent aux émissions de CO2 doivent être repensés, les frais de déplacement en transports publics être remboursés entièrement par l’employeur. Une réflexion sur le type d’emplois doit également être menée. La proposition de reverdir la ville est une mesure écologique qui permet la création d’emplois. Mais la question des sociétés polluantes est très vaste. Les multinationales, comme Glencore par exemple, polluent peu en Suisse, car elles n’y ont que leurs bureaux pour rapatrier les bénéfices. Une usine de mécatronique pollue beaucoup, mais la délocaliser en Chine n’aurait aucun sens.

Que penser de l’idée des jeunes pour le climat d’appeler à une grève générale?

Heureusement qu’une jeunesse mobilisée et consciente de l’enjeu nous parle d’une grève générale. Ce n’est pas faire acte d’utopie, mais comprendre l’urgence et qu’un levier se trouve au niveau du mode de production: Que produit-on? Pourquoi? Comment? C’est le nerf de la guerre. Ces jeunes sont conscients que la thématique climatique doit être amenée sur les lieux de travail. Cela ne va pas se faire en un claquement de doigts, car ce mouvement de grèves estudiantines a encore peu pénétré dans le monde syndical et le monde du travail. Nous, les secrétariats syndicaux, devons créer le lien.

Infos sur les mobilisations

  • Manifestation nationale, 28 septembre, 13h30, Schützenmatte (à côté de la gare), Berne. Plus d’informations sur: klimademo.ch alliance-climatique.ch
  • Les membres d’Unia peuvent contacter leur secrétariat pour obtenir un soutien financier pour le déplacement en train jusqu’à Berne.
  • Des trains supplémentaires sont prévus ce jour-là, avec un quota de billets dégriffés. Depuis Genève, à 10h56 via Nyon, Morges, Lausanne et Fribourg. Retour à 17h17.
  • Des itinéraires à vélo sont proposés sur: ibiketomoveit.ch
  • Informations sur les grèves du climat du 27 septembre: climatestrike.ch
  • Informations sur les actions de blocage d’Extinction Rebellion dans neuf villes suisses du 9 au 20 septembre (dont Fribourg, Martigny, Neuchâtel, Genève, Delémont et Lausanne): facebook.com/XRSwitzerland
Pour aller plus loin

L’art de militer

L’œuvre est plus grande que deux terrains de football.

«La vie passe avant la croissance.» Tel est le message que des militants de Greenpeace, avec l’aide de l’artiste britannique Simon Beck, ont voulu faire passer. En marge du 54 e...

«Mon emprisonnement est un acte politique»

Pour dénoncer la répression contre la liberté d’expression et la non-action des autorités face à la crise climatique, celui qu’on surnomme Nikoko a décidé de ne pas payer l’amende, ni de faire opposition.

Le 12 décembre, plus de 120 personnes ont accompagné le militant climatique vaudois Nicolas Presti de la gare de Chavornay à la prison de la plaine de l’Orbe. Sa faute? Avoir filmé...

Sobriété nécessaire

Objectif climat insiste auprès des autorités vaudoises pour qu’elles tiennent leur engagement, à savoir réduire de 50% à 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Objectif climat demande au Conseil d’Etat et aux députés vaudois de mettre en œuvre des mesures contre le réchauffement efficientes et ambitieuses

Un Avent écologiste au Mormont

Après un premier événement le 10 décembre, le collectif Grondements des terres invite à l’art et aux rencontres sur le plateau de la Birette de la colline du Mormont, entre La...