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Le courage des grévistes face au géant orange

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© Thierry Porchet

A 4h30 du matin, le jeudi 29 février, les travailleuses et travailleurs de Micarna sont réunis en assemblée générale.

Les employés de Micarna Ecublens, filiale de Migros, se sont mis en grève. Reportage

Jeudi 29 février, 4h30 du matin, l’équipe de nuit de Micarna, filiale de Migros, sort de l’usine d’Ecublens. Leurs collègues de jour sont déjà réunis en assemblée générale, soutenus par Unia. Leur revendication tombe sous le sens: demander à la direction l’ouverture de négociations à la suite de l’annonce de la fermeture du site prévue en avril 2025. La veille, Unia avait lancé un dernier ultimatum, alors que Micarna et Migros Industrie Vaud refusaient toujours toute discussion. Pour eux, le syndicat n’est pas un partenaire social. Point. Or, l’Association du personnel de boucherie et la Société suisse des employés de commerce n’ont, à aucun moment, pris contact avec le personnel de Micarna Ecublens. Par contre, à ce moment-là, 70% des travailleurs avaient déjà mandaté Unia pour les représenter. Plusieurs assemblées ont en effet suivi l’annonce, le 8 février, de la suppression des 84 postes de travail. Si la fermeture est prévue pour avril 2025, les employés sont déjà obligés de chercher du travail ailleurs.

De plus, aucune annonce de restructuration n’a été communiquée aux autorités cantonales vaudoises et aucune consultation du personnel n’a été organisée comme le prévoit l’article 335d et les suivants du Code des obligations concernant les licenciements collectifs. «Les libertés syndicales sont également bafouées, puisque Migros ne reconnaît pas les mandats donnés par son personnel. Ce principe est pourtant garanti dans la Constitution fédérale ainsi que dans la Convention collective CCNT du groupe Migros», souligne Arnaud Bouverat, secrétaire régional d’Unia Vaud. Pendant la matinée, les mandats s’élèveront à 90% du personnel.

Non-respect de la Loi sur le travail

La Loi sur le travail n’est pas respectée non plus, puisque le personnel ne sait jamais à quelle heure se termine la journée, car dans le secteur de la viande fraîche, tout est fonction des arrivages et des commandes. «Ça nous est arrivé de faire 14 heures de travail d’affilée», souligne une employée. Une autre ajoute: «J’ai choisi d’être dans l’équipe de nuit, comme ça, je sais au moins à quelle heure je finis.»

Le travail est physique, les gestes répétitifs, les températures comprises entre 0 et 9 degrés. «On s’habille bien, on s’habitue… Moi, j’aime mon travail, mais je n’irai pas à Fribourg, à Neuchâtel ou à Schönbühl comme le propose la direction. Ma vie est ici», indique une employée. A ses côtés, une collègue, Portugaise, 50 ans et des poussières, souligne: «Pourquoi on ne nous propose pas de poste dans la région? Je n’ai pas de CFC, ça fait 30 ans que je travaille ici. A mon âge, où vais-je trouver du travail? Je vais faire quoi de ma vie? Je demande seulement un poste de travail acceptable… Migros, c’est grand. On nous aide un peu pour faire nos CV et nos lettres de motivation. C’est tout.» Entre détresse et résignation, les témoignages se rejoignent, souvent teintés de l’accent chantant portugais.

 

secrétaires
4h30: Les secrétaires syndicaux d'Unia sont au front pour soutenir les travailleuses et les travailleurs.
© Thierry Porchet

 

Plan social déjà signé

A 5h, la direction locale vient à la rencontre des travailleurs et des travailleuses pour leur intimer de se retrouver à l’intérieur, en habit de travail, pour une discussion, avant de reprendre le travail. La responsable des ressources humaines souligne que les négociations ont déjà eu lieu et qu’un plan social a été signé par la commission du personnel au niveau national. Les secrétaires syndicaux lui rappellent qu’aucun employé n’a été informé, alors que la loi l’exige. Les travailleurs, unanimes, refusent de rentrer sans Unia.

Les travailleurs temporaires se questionnent: quels sont leurs droits, alors que certains d’entre eux reçoivent déjà des intimidations de la part des boîtes d’intérim. Un jeune Français qui vient d’être engagé pour un contrat à durée déterminée d’un an n’en revient pas. «J’ai quitté Lyon pour venir travailler ici. A la base, on m’a proposé un CDI qui s’est transformé en CDD. Je me suis dit qu’un an, c’était déjà bien… Mais là, je ne m’attendais pas à ça.»

Les thermos de café réchauffent quelque peu les corps et les cœurs. Plus les heures passent, plus la détermination grandit face à l’intransigeance de la direction qui indique que le patron de Micarna est en route depuis la Suisse alémanique. Une rencontre est prévue à 9h.

La police arrive. Mais, face au calme de la mobilisation, ne tarde pas à repartir.

Les langues se délient. Plusieurs travailleurs et travailleuses estiment n’avoir aucune chance sur le marché de l’emploi: «Même les offres affichées par Micarna ne correspondent pas à nos compétences. Pour ma part, on m’a proposé d’aller à Courtepin dans le canton de Fribourg. Mais c’est loin. Alors que j’habite tout près d’ici.» Cette proximité est d’autant plus nécessaire que les horaires sont difficiles. Beaucoup d’employés se lèvent vers 3h30 du matin. Le soutien proposé en cas de transferts ne pèse donc pas lourd: un défraiement en cas de déménagement (2500 francs), des frais de déplacements payés (350 francs par mois) pendant 18 mois, ou encore le paiement durant la même période d’un logement sur place (de 500 à 750 francs).

Pour les plus anciens, le plan de préretraite semble également clairement insuffisant. Un boucher, depuis 41 ans en poste, souligne: «A 21 jours près, je n’ai pas le droit à une préretraite. Je ne vois pas où je vais pouvoir trouver du travail. Je fais des crises de panique en ce moment. Migros est financièrement aisée. Elle a les moyens de faire un geste.» Si le site ne manque pas de travail, la location de l’usine coûterait très cher au groupe Micarna d’où la volonté de transférer ses activités sur d’autres sites.

 

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9h15: Le personnel réuni en assemblée vote la grève.
© Thierry Porchet

 

Menaces de la direction

«Je préférerais travailler plutôt que d’être là assise. Nous, on demande seulement que la direction reçoive notre délégation. Ils vont finir par accepter. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis», indique une employée, dans l’attente de la direction nationale de Micarna et de la commission du personnel, en retard. Nicole Vassalli, secrétaire syndicale d’Unia Vaud, rappelle: «Une vraie commission du personnel aurait dû vous inviter pour entendre vos revendications, afin de parler des indemnités et des propositions de déplacement dans d’autres entreprises. Or, tout est déjà écrit comme vous l’a dit la responsable RH.»

A 9h15, l’assemblée décide, à l’unanimité, de se mettre en grève, demandant à la direction de «mettre fin à son attitude de blocage et d’entamer les négociations urgentes qui s’imposent». Vers 10h, plusieurs membres de la direction s’avancent enfin vers les travailleurs, dont Peter Hinder, directeur de Micarna. Alain Thalmann, président de la commission du personnel de Micarna, les accompagne. Le premier prend le micro: «En signant votre contrat de travail, vous avez accepté notre CCNT qui stipule à l’article 62 le maintien de la paix du travail. Vous êtes soumis à cette convention.» Le deuxième renchérit: «Vous aviez tous la possibilité de prendre contact avec la commission du personnel ou les RH.»

 

gens rassemblés
10h: La direction demande le retour au travail.
© Thierry Porchet

 

Peter Hinder ajoute: «Nous ne discutons pas avec Unia, car ce n’est pas notre partenaire social. Je vous demande donc de reprendre le travail à 10h45, sinon nous considérerons que vous violez l’article 62 et vous risquez que le plan social ne soit pas appliqué.»

Sans laisser le temps aux travailleurs, abasourdis, de répondre, les cadres repartent rapidement. Un employé questionne: «C’était une menace, non?»

Noé Pelet, responsable industrie d’Unia Vaud s’insurge: «Le plan social dont ils parlent n’en a que le titre. Les mesures d’accompagnement qu’on vous a proposées sont dérisoires.» Nicole Vassalli abonde: «Mais ils sont où les partenaires sociaux pour défendre vos droits? Le président de la commission du personnel est aux côtés de l’employeur. Comment peut-il cautionner les menaces!?»

Plus déterminés que jamais, les travailleurs décident de reconduire la grève. Le soir, l’équipe de nuit sera accompagnée par deux permanents syndicaux vaillants. Chez eux, les employés recevront des appels téléphoniques de leur direction pour les inciter à reprendre le travail dès le lendemain...

 

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Les grévistes braveront le froid pendant plusieurs jours et plusieurs nuits.
© Thierry Porchet

 

Bras de fer avec Migros

Du 2e au 5e jour de grève, aucune solution n’a été trouvée. Les soutiens ont afflué en faveur des grévistes et des actions pour informer le grand public ont été organisées. Avant que Migros ne saisisse l’Office de conciliation

Vendredi 1er mars, 2e jour de grève. Au petit matin, Unia dénonce, dans un communiqué: «Le groupe Migros met sous pression les salariés et organise à grands frais des briseurs de grève. Migros refuse toujours de reconnaître la liberté syndicale ancrée dans la Constitution et sa propre CCNT. Des employés du site fribourgeois et de deux sociétés de travail temporaire (Adecco et Valjob) ont été sollicités par Micarna pour briser la grève; ce type de pratique est expressément interdit par la Convention collective de travail de la location de services.»

Reste que 90% des travailleurs du site poursuivent la grève, demandant toujours l’ouverture de négociations. Avec cette seule requête, des chefs de secteur se rendent dans le bureau de la direction. Ils en sortiront trois heures plus tard, sans résultat.

 

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1er mars: Le président de l'USS vient soutenir les grévistes.
© Thierry Porchet

 

Vers 11h30, le président de l’Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard, est présent pour les soutenir. «C’est un management par le mépris, indigne d’une entreprise comme la Migros!», s’insurge-t-il. Les travailleurs prennent la parole, se montrant plus déterminés que jamais. Ils expriment aussi leur colère et leur indignation face au responsable de production, Renaud Bompard, qui vient à leur rencontre dans l’après-midi, pour les inviter une nouvelle fois à «dialoguer». Il indique: «La direction ne veut pas négocier avec Unia qui n’est pas reconnu comme un partenaire social. On ne trouve pas le chemin pour aller de l’avant.» Un employé intervient: «Vous nous avez traités comme des chiens. Et la commission du personnel ne nous a pas soutenus.» Un autre abonde: «On mérite du respect. On a tout donné pour Micarna. J’ai perdu quatre kilos depuis l’annonce. On se fait du mouron...»

Si Renaud Bompard admet des erreurs, il estime quant à lui: «Nous avions une obligation de confidentialité.»

«Non, de consulter!», réagit le secrétaire syndical d’Unia, Noé Pelet. Le secrétaire régional, Arnaud Bouverat, l’informe qu’un tribunal, lors d’un autre conflit social, a estimé qu’Unia était représentatif, alors que le syndicat était mandaté par seulement 10% des salariés. Renaud Bompard refuse de se prononcer sur ce point, ainsi que sur la question: «Que pensez-vous du plan social?»

Troisième et quatrième jours

La grève est reconduite pour la nuit, le samedi matin 2 mars et le lundi 4 mars. Unia communique alors:«Les employés ont fait le point sur le courrier de Micarna reçu ce week-end par chaque salarié les intimant avant tout de reprendre le travail dès 5h00. Le personnel a décidé de reconduire la grève au vu de l'absence d'ouverture à la négociation de la part de Migros.» Pour tenter de débloquer la situation, le personnel et Unia adressent à Migros plusieurs propositions de modalités de négociations et l’engagement écrit de l’entreprise à ne pas exercer de représailles envers les grévistes. Durant la matinée, un cahier de revendications est établi avec les travailleurs sur la base du plan social Migros. A midi, les grévistes reçoivent le soutien des partis de gauche, et de Mike Nista, ancien président d’Unia Vaud.

 

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4 mars: L'attente de véritables négociations se poursuit.
© Olivier Vogelsang

 

A 15h, la délégation du personnel élue entre, sans Unia, dans l’entreprise pour porter les revendications des travailleurs auprès de la direction. Peu avant, le géant orange publie un communiqué de presse intitulé «Migros et ses partenaires sociaux réaffirment leur volonté de discuter avec le personnel». Pour la direction, les «revendications actuelles des collaboratrices et des collaborateurs peuvent être satisfaites dans le cadre du plan social mis en place. Des solutions individuelles sont prévues pour les cas particuliers et les cas de rigueur.» Elle ajoute: «Les partenaires sociaux de Migros (Association du personnel de boucherie et Société suisse des employés de commerce) se rendront également sur place pour s'entretenir avec les collaboratrices et les collaborateurs. Si ces discussions n'aboutissent pas à une solution, un médiateur doit être désigné. (…) Tous les partenaires sociaux confirment que le plan social de Migros Industrie va au-delà des standards de l'industrie.» De la poudre aux yeux pour Unia qui s’insurge, après la réunion: «Les salariés ont constaté que ce plan se résume à une peau de chagrin, bien en-dessous des usages, et bien maigre par rapport à l’image de responsabilité sociale que tente de se donner le géant orange. Les conditions d’éligibilité aux mesures sociales sont très restrictives. Les obligations faites aux salariés de retrouver du travail sont supérieures à celles prévues par l’assurance chômage.»

 

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La grève se poursuit.
© Olivier Vogelsang

 

Cinquième jour

Au 5e jour de grève, mardi 5 mars, le personnel débraie dès 4h30 et décide de porter ses revendications devant la principale Migros de Lausanne. La réunion, la veille, entre la direction et la délégation élue n’a rien donné. François, 25 ans de boîte, 63 ans, rapporte: «Hier après-midi, il ne s’est rien passé du tout. La direction de Micarna nous a dit qu’elle n’avait pas le mandat pour discuter du plan social. Ce qui me révolte? C’est qu’elle nous propose le minimum du minimum. L’ancienneté n’est pas prise en compte. Si on n’accepte pas la place proposée, on nous sort du plan social…» A ses côtés, Luis indique que l’usine tourne, mais faiblement, notamment grâce aux temporaires mis sous pression. «Ce matin, le camion a amené quatre palettes de marchandises à travailler, contre 22 à 30 généralement.»

Les discussions de la veille entre le syndicat et Migros Industrie n’ont également abouti à aucun accord. Mais de nouvelles rencontres sont prévues: celle de la délégation des travailleurs avec les partenaires sociaux (l’Association du personnel de boucherie et la Société suisse des employés de commerce); et celle entre Unia et la direction de Migros.

Sur le site d’Ecublens, la présidente d’Unia, Vania Alleva, encourage les grévistes: «C’est important de rester unis. Les résultats ne tombent pas du ciel. Votre courage et votre détermination sont exemplaires.»

 

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Les grévistes manifestent devant la Migros au centre de Lausanne. La présidente d'Unia, Vania Alleva, les partis de gauche et les syndicats solidaires sont présents.
© Thierry Porchet

 

Vers 11h30, les travailleurs rejoignent depuis la place de la Riponne, le centre commercial Métropole 2000 qui abrite la Migros. Des tracts sont distribués – comme au même moment devant d’autres Migros de Suisse romande – et des slogans fusent: «M comme… Mépris!» ou encore «Stop au Micarnage!»

Parallèlement, la rencontre entre la délégation du personnel élue et les partenaires sociaux de Migros n’aboutit à rien. Ces derniers, selon Unia, ont «signalé leur impuissance et leur impossibilité de faire quoi que ce soit pour améliorer les conditions de fermeture de l’usine d’Ecublens». L’après-midi, le Conseil d’Etat vaudois, comme Migros, annonce avoir saisi l’Office cantonal de conciliation (OCC).

Epilogue

Mercredi matin, le personnel de Micarna prend acte de la saisine de l’OCC par le Conseil d’Etat. A l’unanimité, il décide de suspendre la grève. La délégation élue accompagnée d’Unia se réjouit de se retrouver enfin à la même table que Migros. Soit la principale revendication du personnel, bien avant la grève. Unia souligne, dans un communiqué: «La procédure devant l’Office garantit le traitement collectif du litige et empêche l’employeur d’exercer tout type de contrainte sur le personnel ayant participé à la grève, et toute répression individuelle.»

 

Paroles de grévistes

«Ce qui me révolte? Le blocage de la direction, le manque de respect, la manipulation. Ils essaient de nous convaincre, un à un, de lâcher. Ils jouent la division. Il faut rester groupés.»

«Migros doit nous regarder comme des personnes, pas comme des numéros. Parfois, je me sens comme un robot…»

«J’ai beaucoup à perdre, mais ma dignité, on ne me l’enlève pas. On ne demande ni le ciel ni la terre. On demande du travail.»

«C’est triste d’en arriver là, après avoir tout sacrifié, on nous jette comme des petits chiens.»

«J’ai perdu 3 kilos. Je n’arrive plus à dormir. Psychologiquement et physiquement, ça me travaille. C’est très dur de ne pas savoir ce qui nous attend demain.»

«Hier, on avait de l’espoir et, aujourd’hui, il n’y a toujours rien de concret. La direction avance d’un pas, puis recule de trois…»

«On ne s’attendait pas à ce que la direction réagisse comme ça. Mais elle ne s’attendait pas non plus à ce qu’on se mette en grève. Ça peut donner des idées à d’autres travailleurs avec les restructurations annoncées. On est juste la pointe de l’iceberg.»

«On nous dit que c’est un travail acceptable à Courtepin (Fribourg), que 90 minutes de trajet, ça va. Mais non, ce n’est pas vrai! Des collègues ont dû faire des remplacements là-bas. Ils se levaient à 2h du matin, et rentraient tard... Ce n’est pas une vie!»

«A l’annonce de la fermeture, tout le monde était très inquiet et ne trouvait pas réellement de réponse. Quelqu’un a contacté Unia qui, depuis, nous aide pour trouver une solution collectivement. C’est sans garantie, mais il faut rester optimiste. L’avenir sera plus beau.»

«Les temporaires sont sous pression. Les boîtes temporaires leur font des menaces, donc ils retournent bosser de peur qu’on ne leur donne plus de travail.»

Les revendications des salariés de Micarna à l’égard du plan social de Migros

Mardi 5 mars, Unia publie les revendications des salariés – considérées par le syndicat comme raisonnables selon les usages dans l’industrie alimentaire pour une entreprise de cette taille – face aux mesures insuffisantes proposées dans le plan social Migros. En résumé, les salariés demandent que tous les employés, y compris les contrats à durée déterminée (CDD) et les temporaires, bénéficient du plan social. Car Migros ne veut l’appliquer qu’aux salariés qui coopèrent activement à la recherche d’un travail, qui n’ont pas des prestations insuffisantes, qui n’ont pas été licenciés en raison de leur comportement, et ne sont pas sous CDD.

Les salariés exigent des prestations de soutien avec des propositions de postes adaptées. Alors que Migros estime que le collaborateur est tenu d’accepter un poste éloigné jusqu’à 90 minutes de trajet, de plus ou moins 10% de taux d’activité et jusqu’à 10% de salaire inférieur.

Les travailleurs et les travailleuses souhaitent également que les stages dans le cadre d’une postulation soient pris sur le temps de travail. Car, dans le plan social, ils sont déduits.

Les frais de déplacements jusqu’au nouveau poste de travail doivent être remboursés à hauteur de 70 centimes par kilomètre, et les frais de résidence être plus élevés.

Ils demandent que les délais de congé soient doublés si l’employé ne trouve pas d’emploi.

Les indemnités de départ doivent également être revues à la hausse. Par ailleurs, des indemnités pour enfants à charge doivent être ajoutées, Migros n’en proposant aucune.

Les salariés exigent aussi une aide financière à la formation, ainsi que le soutien d’une entreprise externe pour la recherche d’emploi.

Les soldes de vacances et des heures supplémentaires doivent être payés, et non pas compensés comme le prévoit le plan social Migros. Par ailleurs, il est essentiel que les préretraites soient nettement améliorées

 

Comparatif entre les demandes des salariés et le plan social Migros disponible sur le site d'Unia Vaud

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